Comme je ne fais jamais rien comme tout le monde, j’ai regardé dimanche dernier, l’un des films les plus plébiscités de l’année 2014 : Gone Girl, de David Fincher.

Annoncé comme un polar sombre, avec un pitch qui surprend le téléspectateur, le film ne manquait pas d’atouts.

Le premier défaut qui m’a frappé presque instantanément, c’est la facilité déconcertante avec lequel le réalisateur nous assomme de clichés typiquement américains. Le policier arrive sur les lieux du crime, devinez quoi : il a un gobelet de café à la main. Le héros rentre chez lui, devinez quoi : il s’ouvre une bière dans la seconde. Toutes ces petites manies qu’on ne cesse de voir dans les pires productions américaines nuisent à la crédibilité du film. Enfin bref, passons sur ça et ne parlons pas du stéréotype de la femme « qui n’aime pas les hommes et qui se réfugie dans un village féministe dans les montagnes » et continuons.

La seconde chose qui frappe mon œil de spectateur, c’est la fadeur de la réalisation. On parle bien d’un polar, de tensions, de cliff-hangers, mais non. David Fincher nous propose à la place des plans classiques, sans prise de risques et tout en platitude. Là où il aurait pu se lâcher et donner une tout autre couleur à son film, il se cantonne au minimum syndical. Même critique dans la photographie, qui est d’une banalité décevante.

Heureusement le film est rehaussé par son scénario inattendu qui pousse le téléspectateur à aller jusqu’au bout du film. Le duo Ben Affleck – Rosamund Pike est plutôt crédible (même si il frise parfois le cliché hollywoodien) et on se laisse facilement embarquer dans le camp de l’un puis de l’autre. Les seconds rôles sont du même registre, à l’exception du pauvre Neil Patrick Harris, qui doit bien se demander ce qu’il fait là (on t’aime quand même Barney !).

Malgré cela, le film reste extraordinairement long. Le jeu d’acteur, la tension et le scénario auraient gagné à s’épanouir dans un film beaucoup plus court. On en vient presque à penser que ce film aurait mérité sa place en prime time sur TF1, mais aucunement dans les salles obscures. Finalement on s’ennuie un peu, mais on sort surtout déçu de voir tant d’atouts gâchés, dans un film mi-figue, mi-raisin.

Créée

le 20 janv. 2015

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