Le mariage n'est pas un long fleuve tranquille

"Le mariage n'est pas un long fleuve tranquille", voilà de façon terre-à-terre, mais extrême, le message divulgué durant les (longues) 2h30 du thriller de David Fincher.

Globalement, la réalisation est plutôt efficace, la stratégie de ne pas livrer au spectateur toutes les informations dés le départ, lui faire découvrir progressivement la situation est assez plaisante. Mais l'intrigue, alors qu'elle évolue sans cesse, s'essouffle peu à peu. Il faut au total 1h30 pour avoir toutes les clefs de la situation. 1h30 pendant lesquelles on peut décrocher, faute d'inaction et d'un fil un poil lent.

Ensuite, quelques détails irritants : les clichés, trop nombreux, sont dérangeants. Ce couple de flics notamment. Elle, qui tient sans cesse son café en main pour bien montrer qu'elle passe jours et nuits sur l'affaire, et lui, excessivement parano. Ou encore le rôle très négatif attribué aux médias, ces méchants médias qui manipulent tout le monde. En particulier cette journaliste, à la tête d'un talk-show people qui n'hésite pas à cracher sur le mari supposé coupable du meurtre de sa femme, à prendre parti et interviewer ses invités de manière très orientée. Il fallait bien, pour jouer ce rôle, une femme, méprisante, possessive, imposante, calculatrice. Un peu trop.

Un film ouvertement pessimiste, fataliste, à la stratégie et réalisation originale, qui se laisse regarder. A noter la remarquable prestation de Ben Affleck et Rosamund Pike.