Je retrouve un David Fincher que j'avais perdu depuis quelques films, même si je me méfiais de ce film aux allures de Zodiac/Panic Room.
Le film commence très lentement mais finalement, le fait d'avoir les deux points de vue, celui du journal intime d'Amy, et celui complètement perdu de Nick, nous empêche de nous faire la moindre opinion solide.
La photographie est splendide (en témoigne le plan du premier baiser d'Amy et Nick sous un nuage de farine) et le scénario très prenant.


Le sujet principal du film, au-delà du thriller qu'il propose, est la fausseté des rapports entre les humains, l'hypocrisie, le lynchage public et l'aspect monstrueux que peuvent prendre les médias.
Le titre du best-seller dont est adapté le film est d'ailleurs Les Apparences, auquelles il ne faut jamais se fier.
Ainsi, la disparition d'une jeune femme sublime soulève un mouvement de solidarité national et une enquête immédiate du FBI, liée à une forte couverture médiatique (pas sûr que le même traitement soit réservé à tout le monde) L'enquête, suivie de près par les médias qui campent devant la maison de Nick devient un feuilleton pour des millions d'américains, avec ses rebondissements et son suspense.
Tout le monde juge tout le monde, Nick est critiqué pour chacune de ses actions, le mal est vu dans le plus innocent de ses gestes, en même temps que tout le monde veut lui manifester publiquement son soutien (cf : la scène du selfie qui sera repris par les médias)


Au moment où l'on apprend qu' Amy a simulé sa propre disparition et fait en sorte que son mari soit inculpé, le film prend une toute autre allure et le héros Nick devient l'homme le plus détesté d'Amérique, malgré des indices extrêmement faibles (le FBI est d'ailleurs vraiment minable dans ce film). un lynchage médiatique est mis en place pour descendre Nick, sur qui les pires horreurs sont dites.


Le personnage d'Amy, assez inédit dans le genre épouse psychopathe, donne jusqu'à son propre sang pour mener à bien ses projets, et modifie sa propre apparence, comédienne en puissance.
Son retour auprès de Nick, éblouissant les médias, signe le point culminant de l'hypocrisie, et clôture le film sur une note étrange.

Vico-le-Bel
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le 10 févr. 2016

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Vico-le-Bel

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