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Good Kill est réalisé par Andrew Niccol, il raconte l’histoire de Thomas Egan, pilote de chasse devenu pilote de drone. C’est un sujet traité mainte fois : combats et syndrome post-traumatique mais ce qui change ici, c’est que tout se passe à distance. Le poste de commande se situe à des milliers de kilomètres des lieux de frappe.
Pour ces soldats, pas d’odeur de sang et de chair brulée, pas de cris de douleur, d’agonie ou de terreur mais pourtant leurs traumatismes sont bien réels. La vie domestique de ces hommes et femmes est en décalage total avec leur travail. Pas simple de tuer un groupe de taliban dans la journée et de dîner en famille le soir. Le changement est encore plus brusque à la lumière désertique du Nevada dans l’environnement propre et rangé de calmes quartiers pavillonnaires.
Ils se battent à distance et pourtant au travers de l’objectif de leurs drones ils sont au plus proche de l’ennemi. Ils peuvent le suivre pendant des jours, épier tous leurs mouvements. C’est paradoxal de posséder un rapport quasi intime avec ces cibles en étant si éloigné.
En définitive, je peux comprendre la douleur de ces soldats, leurs souffrances sont d’ailleurs bien véridiques, le nombre de ces combattants « virtuels » traumatisés se compte par centaines (Article Courrier International). Mais de la même façon qu’il est difficile de convaincre des vétérans de "guerre classique" de la véracité du mal être de ces "combattants à télécommande", je n’ai pas été bouleversé par Good Kill.
L’exercice est difficile : on est tellement habitué à voir des images atroces dernières nos écrans qu’on est devenu difficilement impressionnables. Voir une explosion depuis un drone n’a pas la même intensité qu’une scène de guerre filmée depuis le plancher des vaches.
En plus l’histoire d’un soldat qui s’isole, boit pour oublier les scènes de guerre et délaisse sa famille, c’est d’un classique déprimant. Enfin le jeu d’acteur d’Ethan Hawke, ici monolithique, n’aide pas à apporter de l’intensité au film.
C’est dommage car le sujet est intéressant et préfigure certainement le mode d’action des futures guerres. Mais le film n’apporte pas de réflexion nouvelle sur les causes des conflits et la complexité des idéologies. De toute façon au final que ce soit par un drone, un F16, un tank ou un fusil d’assaut le résultat est le même pour les morts. Le message que je retiens c’est que :
"the job has to be done ! La guerre c’est vilain mais après tout il faut bien se défendre".
J’ai été très déçu par la fin totalement manichéenne et partiale : Egan fait lui-même justice quand il tue un taliban violeur sans faire de victime collatérale. Evidemment on ne peut se réjouir de la mort d’innocents mais ça aurait eut le mérite de rappeler qu’une guerre propre c’est un oxymore.
Enfin bon… on peut respirer : la justice américaine est juste et sauve !
Créée
le 26 avr. 2015
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