Grand Piano par constancepillerault

Il y a des films qui bénéficient d'un très bon scénario, mais où réalisation et/ou interprétation fichent tout en l'air. Ici, c'est le contraire : réalisation et interprétation tiennent la route, mais le scénario est inepte. Bon, d'accord, on n'est pas dans un documentaire, et un bon thriller peut s'accommoder d'une petite dose d'invraisemblance, si on croit quand même à l'histoire qui nous est racontée.
Ici, non. C'est bourré de trucs totalement absurdes, le pompon étant quand il se lève en plein concert , part en coulisses, puis revient sans que ni le public ni l'orchestre qui l'accompagne ne s'en émeuvent (alors que c'est un moment où il censé jouer).
Et puis, comme le disait un commentaire lu ailleurs, le postulat du truc est idiot, puisqu'il suffisait de casser le piano pour récupérer la clé. Il devait être possible de le faire, quitte à braquer le camion transportant le piano, ou agresser le personnel du théâtre. Mais, bon, dans la mesure où le "méchant" est un psychopathe, pourquoi pas ce scénario tordu ? On a vu pire...
Le problème est que rien ne fonctionne, et que, du coup, on remarque tout ce qui défie la logique dans cette histoire, au lieu de se laisser "avoir" par elle. Même Hitchcock, visiblement une référence (scènes de concert dans Jeune et Innocent, ou dans les deux Homme qui en savait trop, plus le théâtre dans le Grand alibi) , qui ne se souciait pas forcément d'hyperréalisme, n'aurait rien pu tirer de cette histoire quelque peu crétine...
NB Certains ont vu dans cette histoire des intentions parodiques. Pourquoi pas, ça peut faire passer bien des invraisemblances. Je n'y crois pas, le film se prend trop au sérieux.