Si décoller c'est atterrir, flotter c'est s'écraser.
Alors que ce soit bien clair entre vous et moi, les films en 3D ne m'enthousiasment pas particulièrement et je ne me précipite pas les voir en salle.
Mais l'idée d'aller voir Gravity au grand Rex, en grand large (et donc hélas en VF) m'a fait sauter les fesses un dimanche de mon canapy, direction les grands boulevards.
Là, ça commence très très fort. L'écran descend dans le noir quasi total accompagné d'une animation 3D galactique et d'une musique tonitruante. Je ne pu m'empêcher d'applaudir, rapidement suivi par les 1000 autres spectateurs, et de lâcher un petit Woohoo de contentement.
Y'a pas à dire, ça fait plaisir de voir des trucs pareils.
On aurait pu s'arrêter là mais voila qu'ensuite le film commença.
Et là aussi, c'est spectaculaire.
La Terre vue de l'espace, en 3D, la petite navette qui flotte en orbite autour, George Clooney qui tourne autour avec son petit propulseur, Sandra Bullock qui répare on ne sait pas trop quoi mais on s'en fout, début du film donc, et d'un plan séquence magnifique qui va durer un bon quart d'heure j'imagine, je n'avais pas lancé le chrono.
Je m'arrête là pour l'histoire, qui perd tout réalisme au bout de 5 minutes de film.
La première partie du film est réellement fantastique, peu de films ont à ce point aussi bien compris et utilisé la 3D.
A tel point que voir ce film ailleurs que sur un écran gigantesque avec les fameuses lunettes sur le nez serait tout simplement sans intérêt.
On en prend tout simplement plein la gueule.
Le vrai soucis de Gravity, c'est qu'il dure plus d'une demi heure.
Parce qu'ensuite il ne se passe vraiment pas grand chose, George Clooney résume en deux phrases la suite du film. Prendre une capsule pour aller à une autre et rentrer sur Terre tout en faisant attention toutes les quatre-vingts-dix minutes au passage des débris.
Simple non ?
L'histoire reste donc basique et même extrêmement premier degré.
Je ne vais bien sur pas m'étendre sur le manque d'ambition du scénario (oui, évidemment, je mens, je vais le faire quand même), pas de trip métaphysique ici bien entendu, pas de questionnements sur la place de l'homme dans l'univers, juste un récit de survie en milieu très hostile.
Après les requins et les zombies, l'espace et les débris de satellites (russe bien évidemment, on est en plein revival 80's)
Des situations plus absurdes les unes que les autres s'enchaînent.
Et cela va des russes, donc, qui décident, sans en parler à personne, de détruire un de leur satellite avec un missile (beau moment de coopération internationale) qui va entraîner une réaction en chaîne aboutissant à la destruction d'à peu près tout ce qui traîne en orbite autour de la planète (on sent qu'un ingénieur russe va se faire taper sur les doigts et on se demande comment les gens vont pouvoir continuer à regarder la télévision) à la logorrhée incessante de George Clooney, qui n'a pas de problèmes d'oxygène, après 5 heures de blabla dans sa combinaison, contrairement à Bullock qui ne pipait mot.
Je ne vous parle même pas de l'état psychologique d'une Dr Bullock en deuil de son enfant et que la Nasa a cru quand même bon d'envoyer dans l'espace avec une formation minimale. Ca ne choc personne. Je ne vous en parlerait donc pas.
Et pour un film qui annonce dés son début les règles de l'espace, amplitudes thermiques, absence de son et d'oxygène entre autre (pour les neuneux qui ne sauraient pas comment ça se passe au delà de la stratosphère), autant de bruits d'explosions et si peu de sensations liés aux froid ou au chaud me semblent impardonnables.
Mais comme je l'ai déjà dit, l'histoire on s'en balance.
Les images sont magnifiques, la caméra virtuose, les effets spéciaux bluffants et fantastiques et on s'accroche plus d'une fois à son fauteuil (surtout au grand Rex avec tout ce vide en dessous).
Et c'est pour ça qu'on va voir ce genre de films non ?
Reste deux choses, d'abord, ceux qui comparent ce film avec 2001 n'ont certainement jamais vu 2001.
Le dernier plan du film, qui justifie son titre, m'a accroché, même si sa symbolique est franchement discutable.