Ne vous méprenez pas : j'ai aimé le film. Plus ou moins. J'ai carrément adhéré au visuel (ça devait franchement péter sur le grand écran), effets spéciaux impeccables et les acteurs assurent tous (les deux) dans leurs rôles. Les détails ont été recherchés et le tout paraît réaliste-isch. Sans parler du sentiment d'oppression intense qu'apporte l'espace et qui reléguerait presque au second plan ma peur des eaux profondes (la fin cependant m'a prouvé le contraire. C'est irrationnel, je sais). Tous les oscars sont mérités. Donc du bon, vous voyez ? Un peu plus ? Ok. Le début, disons la première demi-heure, je n'ai rien à redire. C'est du sans faute à peu près jusqu'à l'ISS en fait : ça s'enchaîne, et ça claque. C'est ensuite que ça se gâte.

Ca a déjà été dit (tout a déjà été dit), mais Docteur Ryan est une sacré chanceuse. Ou bien attire la merde. Probablement les deux. C'est fou comme tout va mal et tout va bien à la fois. Je suis sûre qu'il y a une réflexion psychologique et/ou philosophique intense à lire entre les lignes, mais comme ça tombe sur de la métaphysique de merde je préfère m'abstenir. Donc l'aimant à couilles (j'ai déjà utilisé "merde", n'y voyez pas une références à la drague de Clooney), s'en sort toujours in extremis. C'est gros mais hé, pourquoi pas ? On ne raconte pas une histoire vraie à près tout. Si les scénaristes veulent nous montrer tout ce qui peut foirer dans l'espace, grand bien leur fasse. Mais qu'ils s'en tiennent à ça.

Car entre ce va et vient d'emmerdes et de solutions, la profondeur psychologique de l’héroïne se "révèle" et c'est un bidet. Même à Hollywood on a vu mieux. C'est barbant et facile. Comme si ils avaient utilisé tous leurs efforts dans les détails et, a court de temps, avaient décidé "Meh, qui s’intéresse aux personnages de toute façon ? Une idée ? Bon allez, pierre papier ciseaux et le dernier se coltine la background story". Et c'est vrai, on peut se passer de bons personnages (parfois, peut-être). Mais si on choisi de négliger la psychologie, on ne peut pas appuyer une trois quarts d'heure/ une heure/la totalité du film dessus. C'est mauvais. C'est décevant. C'est presque traître.

Heureusement, pendant ces longues cènes où Bullock renifle (allez, elle m'a arraché une larme la cocotte, je suis pas un robot. Mais je pleure aussi devant les informations. Et Dance Moms. Utilisez cette information comme bon vous semble), j'essayais de me rappeler la boutade de Fey et Poehler aux Golden Globes. Mot pour mot. Ça m'a pris pas mal de temps et ça m'a occupé, ce qui fait que je suis d'humeur clémente et ne changerait pas mon 6 en 5, la note initialement prévue que j'ai pas osé mettre parce que mes éclaireurs ont trop kiffé Gravity et que ça m'a intimidé. Ça m'apprendra, tient.

Ce n'était pas du temps perdu, parce que je l'ai retrouvée,la blague. C"est un spoiler (ou est-ce ?) donc mettez vous boules Quies : "[Gravity] It's the story of how George Clooney would rather float away into space and die than spend one more minute with a women his own age."

Hihihi.

Aaah...

Hélas, ma quote originale était ratée (j'avais omis le "into space" et écrit "another minute" et"in compagny of"), du coup je suis plus si sûre que ça en valait la peine. 5 it is.

Et ce la tête haute.
mirlitons
5
Écrit par

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le 17 mars 2014

Critique lue 259 fois

mirlitons

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