J’ai été sincèrement impressionné par le début du film. Les trente premières minutes sont vraiment bluffantes et immersives, et pourtant je me suis contenté de regarder Gravity dans le noir chez moi, ayant brillamment loupé la période où il passait en salles. Dans la lignée de ce qu’il avait pu faire dans plusieurs scènes des fils de l’homme, Cuaron nous démontre une maestria certaine dans la mise en scène. Par ailleurs, le film tiens plutôt ses promesses sur cette partie qui est rythmée sans exagération malvenue et l’on se prend vraiment au jeu.

Malheureusement, au-delà de la performance technique, il y a ce que le film nous raconte… pas qu’il me soit nécessaire d’avoir une merveille de scénario et de dialogues pour accrocher à une histoire, mais là où certains on trouvé le film creux, j’ai surtout trouvé qu’il était boursouflé d’événements grotesques dans sa deuxième partie. Ca m’a rappelé Armageddon. Je m’attendais presque à voir Clooney revenir vraiment l’espace d’un instant.
Parce que côté événements… Je sais que l’espace autour de notre petite planète bleue est pleine de satellites et de stations spatiales en tout genre, mais l’invraisemblance est telle que l’on décroche de ce qui peut bien arriver à cette pauvre Sandra Bullock, qui était définitivement plus au calme à conduire son foutu bus.

Du coup, je suis partagé sur ce film, comme je l’étais sur Avatar. Le gamin qui sommeille en moi (d’un sommeil agité) est ravi de voir à l’écran des choses dont il a rêvé il y a vingt ans, mais même lui décroche quand on lui emballe le truc n’importe comment. Pourtant quand je vois le matériau, la finesse technique atteinte à certains moments…
Enfin bon, entre la partie film catastrophe pas bien brillante et les passages un peu lourdingues (le fœtus dans le module sérieusement ?), le film perd ce qu’il a créé au début : une ambiance. Alors je suis un peu dur surement parce que je pense que Cuaron peut faire mieux que ça et que j’avais placé certaines attentes dans ce film, qui reste malgré tout au-dessus de la moyenne de ce qui sort au ciné ces derniers temps, mais j’ai quand même des regrets de voir une autre occasion manquée de voir un nouveau 2001.
CorwinD
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le 8 déc. 2014

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