En terme d'animés, les adaptations de comics se situent généralement dans le moyen. Il arrive que certains cas sortent du lot, dans le bon comme le mauvais sens. Green Lantern : Les Chevaliers de l'émeraude est un de ceux là, une sorte de divertissement sans prétention qui plaît autant qu'il intéresse. Situé du bon côté de la barre, l'animé ne déçoit que très rarement.
Certes, ce n'est pas un chef-d'oeuvre; l'écriture en fragments pourra gêner certains, voire même les désintéresser du rendu final. Mais outre le côté déstabilisant, cela permet surtout de développer des personnages jusque là peu intéressants. Le film leur donne de la substance, de la vie : ils sont crédibilisés par leur histoire, humanisés par leur passé. En bref, on peut enfin s'identifier à eux, chose rare dans les OAV adaptés de comics.
C'est au final assez maladroit, puisque la majeure partie du film ne va jamais de l'avant, revenant toujours en arrière par le biais de flashbacks plus ou moins intéressants. Mais à en faire le bilan, la démarche était bien vue, autant qu'elle s'avère plutôt réussi. Comme je l'ai dit, ce n'est pas un chef-d'oeuvre, ce n'est pas parfait ni même exemplaire sur ce point là, mais l'oeuvre reste crédible et tient largement la route.
Le fait à retenir concernant cette narration, c'est qu'elle a su éviter les pièges que l'on trouve habituellement dans ce genre de construction : le problème du rythme. Si l'on attendra longtemps avant de voir de l'action dans le présent, tout ce qui se passe dans le passé est suffisamment intéressant et bien rythmé pour ne pas nous ennuyer. Au final, on suit ce qui se passe à l'écran avec grand intérêt, ne manquant pas de nous attacher à nombre des personnages présents.
Car au final, s'il est bien une chose qu'il fallait faire, c'est de tous les réunir à la fin dans un combat destructeur et meurtrier. S'il était passé à côté de cela, nul doute que le film n'aurait eu que peu de sens, et encore moins d'intérêt. Heureusement, ce premier animé estampillé Green Lantern a su gérer la tension jusqu'à son ultime affrontement, nous livrant exactement ce que l'on voulait voir. Pour cela, j'aime à penser que l'écriture est une sacrée réussite.
Il en ira de même pour l'esthétique, qui ne gâche pas son plaisir dans l'excès de teints différents. Forte de ses couleurs resplendissantes, elle nous dépeint un tableau stellaire ma foi très intéressant, en plus de combats ultra spectaculaires et de jeux de lumières travaillés. C'est recherché, convaincant, et c'est surtout très proche des comics, visuellement et scénaristiquement parlant. Que demander de plus? Une suite, et vite !