Green Room, l'histoire d'un groupe de zicos, les Ain't Rights, que l'on prend en cours de tournée, côté ouest, à travers les usa. On est loin des strass et des paillettes, mais plutôt au plus près d'une réalité que partagent d'ailleurs beaucoup de musiciens. Jeremy Saulnier sait filmer les gens, le quotidien, les instants précieux, les choses simples de la vie et c'est un régal. On aurait pu en rester là, avec quelques tracas de tournée, des amourettes, de l'alcool et de la drogue, mais le sujet n'est pas là. Le groupe en galère de thunes, accepte un plan du côté de Porland pour effacer le mauvais plan de Frisco, et à partir de là, le film bascule dans le "survival", et nos musiciens sont amenés vers l'horreur. Le point de vue de Saulnier est intéressant car il prend deux points de vue: les agressés et les agresseurs. Les deux parties étant tour à tour dépassés par les évènements. L'incursion dans le monde des "petits fachos" est assez subtil. Saulnier le dépeint assez bien sans le caricaturer. Son deuxième film, Blue Ruin, était déjà de ce calibre: sensible et cruel. Les acteurs sont excellents, que ce soient les plus jeunes avec le regretté Anton Yelchin vu dans Burying the Ex et disparu ce mois de juin, la jolie Imogen Poots avec ses faux airs à la Rosanna Arquette ou bien sur Patrick "Professeur Xavier" Stewart. A l'instar de It Follows de David Robert Mitchell qui faisait suite à son excellent The Myth of The American Sleepover, Green Room est un excellent film, et non pas simplement un bon film de genre.