Jérémy Saunier nous revient, deux après le magnifique Blue Ruin, avec Green Room (le prochain c’est Red Carpet). Dans le film, un groupe de punk a du mal à finir sa tournée, et se retrouve malgré eux à jouer dans une salle de concert tenu par des skinheads nazis. Témoin d’un meurtre, les membres doivent s’enfermer dans les loges, pour leur survie. Avant de réaliser, il était directeur de la photographie, et ça se ressent. La maîtrise technique du bonhomme est terriblement impressionnante, et n’est pas qu’une simple démonstration esthétique. La photographie de Green Room nous plonge dans une atmosphère, à l’image de son titre, claustrophobe et loufoque. La simplicité apparente de l’histoire, à savoir, les méchants nazis contre les gentils punks, est vite dépassée pour laisser place à un pur moment de cinéma puisque dans cet environnement hostile, les idées de chacun ne sont finalement plus si importantes que ça. Les protagonistes désemparés et sous équipés pour combattre leurs assaillants ne deviennent jamais des héros malgré eux, et en face également, les attaquants doutant et se méfiant. Jérémy Saulnier arrive alors à transcender le climat politique de son film, et propose ainsi une histoire de survie réaliste, dans laquelle personne n’est infaillible, ultra viscérale et ultra violente, dure à regarder dans les moments les plus sanglants, qui fait écho aussi bien à Assalt on Precinct 13 de John Carpenter que Straw Dogs de Sam Peckinpah. Déjà culte !


Tiré du journal du festival de Sitges 2015 : lire l'article entier sur mon blog...

VictorTsaconas
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2015 et Le Sitges 2015 de Mauvais garçons et Films de genres...

Créée

le 20 oct. 2015

Critique lue 605 fois

6 j'aime

Victor Tsaconas

Écrit par

Critique lue 605 fois

6

D'autres avis sur Green Room

Green Room
Sergent_Pepper
6

Déconvenues à Naziland

Alors que Blue Ruin avait su jouer avec les codes du film noir, Green Room change autant de couleur éponyme que d’univers : il sera ici question d’un slasher, genre formaté s’il en est. Le principe...

le 5 sept. 2016

31 j'aime

4

Green Room
oso
6

A chacun son scalpel

Après le prometteur Blue Ruin qui ravivait les couleurs d’un cinéma de genre endormi depuis trop longtemps, Jeremy Saulnier récidive en s’attaquant au slasher/survival viscéral. Troquant la couleur...

Par

le 19 mars 2016

31 j'aime

5

Green Room
Fosca
7

Nazi-Punk's Not Dead

Et dire que je pensais avoir eu droit à mon lot de violence en visionnant Hostel le matin même... On avait beau m'avoir prévenu que cette édition de la Cinexpérience allait être particulièrement...

le 12 mars 2016

25 j'aime

7

Du même critique

Tusk
VictorTsaconas
1

#WalrusNon, non et non!

(...) le parrain de la geek culture mondiale Kevin Smith est à l’honneur ce soir, pour son dernier film Tusk, délire horrifique dans la lignée du géniale The Human Centipede de Tom Six. J’attendais...

le 30 nov. 2014

18 j'aime

9

Black Moon
VictorTsaconas
9

Alice au pays du soleil gris...

Après un premier film délicieux, on enchaîne avec celui que j’attends aujourd’hui, le premier du thème principal du festival cette année Les Singulières. Black Moon de Louis Malle, est un film rare,...

le 9 avr. 2016

9 j'aime

1

Alone
VictorTsaconas
7

Faites des gosses!

(...) Après la compétition internationale de courts-métrages, la journée continue avec l’avant-dernier film en compétition, Don’t Grow Up de Thierry Poiraud, un film français en langue anglaise...

le 30 déc. 2015

8 j'aime