Si Green Room n'est pas forcément le chef-d'oeuvre d'angoisse annoncé, il est peut être LE grand film punk qu'on n'attendait plus... Une bagarre générale longtemps fantasmée entre punks et nazis sur fond de riffs méchants et efficaces, un thriller mal élevé doublé d'un regard nostalgique et acerbe sur la contre-culture. Inspiré du passé punk rock de Jérémy Saulnier (son réalisateur) Green Room raconte comment les branleurs des Ain't Rights tentent de survivre à une bande de Skinheads bien décidés à les éliminer au fond d'un rade sordide pour dissimuler un meurtre dont ils ont été témoins... malgré les apparences, le tour de force de Jérémy Saulnier n'est pas tant de nous tenir en haleine sur toute la durée du film, mais bien de finir par nous faire penser comme des punks. Des plans de concerts foireux aux combines DIY pour se procurer de l'essence en passant par le fétichisme des vinyles et des stickers... Green Room sent tellement le vécu qu'on fini par rentrer dans l'intimité du groupe avec plus d'authencité que par le biais d'un documentaire. Il faut croire que cette posture de fanboy adoptée par Jeremy Saulnier n'a rien d'accessoire, au contraire, elle est nécessaire pour partager avec le groupe son irrésistible besoin de provocation, son esprit no future comdamné au mal être et surtout sa touchante vulnerabilité. Car les punks n'ont plus rien à faire dans ce monde où toute action idéaliste se paye à prix fort, où les élans de liberté sont systématiquement réduits au silence par le bruit des bottes, les aboiements des Pitt bull et les coups de couteaux aiguisés de l'autre côté de la porte. Green Room est bien un film de survie, celle d'un idéal punk en danger au sein d'un monde cynique.