A l'instar de Ghostbusters 2, Robocop 2 ou Predator 2, sortis à peu près à la même période, Gremlins 2 fait partie de ses suites prévues depuis longtemps mais mises en chantier bien trop tardivement, peinant du même coup à retrouver le succès du premier opus.


S'ouvrant sur les chamailleries coutumières de Bugs Bunny et Daffy Duck, Gremlins 2 se pose en suite-remake du carton de 1984, la seule véritable nouveauté étant la délocalisation de l'action au coeur même de la Big Apple. Ou plus exactement dans le building high-tech d'un golden boy que Joe Dante et le scénariste Charles Haas imaginent comme un mélange entre Ted Turner et Donald Trump.


L'occasion d'offrir un terrain de jeu démentiel à nos chères bestioles adorées, et surtout de tailler un costard à une Amérique complètement ravagée par un capitalisme n'ayant plus aucune limite. Tout s'achète, tout se vend, et tant pis pour la casse. Une satire grinçante toujours aussi drôle et mordante, compensant allègrement les faiblesses d'un scénario prétexte à toutes les folies. Véritable laboratoire à idée, le script s'amuse principalement à imaginer les pires conneries, à détourner des passages entier du premier film et se payer sa propre tête, à l'image du monologue écourté d'une Phoebe Cates ayant visiblement besoin de voir un psy.


Gigantesque cartoon live que n'aurait sans doute pas renié Chuck Jones, Gremlins 2 perd en effet de surprise et en émotion ce qu'il gagne en folie furieuse, proposant son lot de séquences cultes, abolissant définitivement la frontière qui le sépare du spectateur avec une complicité toute collégiale. Porté par un sympathique casting convoquant quand même Christopher Lee (qui s'excusera d'ailleurs auprès de Joe Dante pour avoir cachetonné dans une suite au rabais de The Howling, si c'est pas la classe...) et par les magnifiques créatures d'un Rick Baker reprenant le travail d'un Chris Walas sûrement esseulé et de toute façon occupé à mettre en scène la suite de The Fly, Gremlins 2 est un pur film de sale gosse, peut-être le plus personnel de son auteur si l'on en croit ses propos.

Gand-Alf
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le 8 mars 2016

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Gand-Alf

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