Halloween III, la bête noire de la saga Halloween. Le mal-aimé de cette mythique série de films mettant en vedette Michael Myers. Pourquoi? Par l’absence du célèbre croque-mitaine, crée par John Carpenter en 1978. À première vue, je comprends pourquoi les gens se plaignent. Halloween III n’est pas un vrai Halloween aux yeux des plus fervents adeptes de la série d’horreur. Mais si l’on connait l’histoire derrière le film, je ne connais plus l’utilité de chialer comme un imbécile. Alors, pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire avec Halloween III, je vais vous l’a raconter en quelques lignes.


Au départ, le but avec la série Halloween était de faire des histoires indépendantes les unes des autres, ayant pour thème commun, la fête d’Halloween. Halloween II aurait été la seule exception à la règle. Mais Halloween III fut un échec commercial, et le studio a décidé de ramener l’immortel tueur masqué. Personnellement, je trouve l’idée originale fort intéressante. La série Halloween aurait pu devenir le précurseur à ce qui allait devenir, "Creepshow", "Les Contes de la Crypte" ou plus récemment "Terreur à l'Halloween". Enfin bref, le mal est fait. En tant que spectateurs, nous devons seulement assumer les actes du passé.


Après qu’un homme se soit fait tué par un mystérieux inconnu, le docteur Challis (Tom Atkins) et Ellie (Stacy Nelkin), la fille du défunt, commence une enquête afin de comprendre pourquoi le père d’Ellie est mort. Leur piste leur mènera à une fabrique de masques d’Halloween créés par Conal Cochran (Dan O’Herlihy). Or, le duo y trouvera un complot qui surpassera leur imagination, qui mettra en péril la fête d’Halloween.


Commençons à parler de l’excellente musique composée par Alan Howarth et John Carpenter. Finis le thème musical de l’Halloween original et remplaçons-le par quelque chose de nouveau et d’aussi bon. Le thème d’Halloween III est beaucoup plus lent, gardant en son être une ambiance ténébreuse. La musique n’est peut-être pas aussi originale que celle de "La Nuit des masques", mais elle réussit à bien représenter l’univers du film.


"Le Sang du sorcier" est un suspense bien assumé employant tous les éléments du genre. Des meurtres mystérieux,de l’enquête d’un homme et d’une femme, du complot terroriste jusqu’au McGuffin qui a l’apparence de masques d’Halloween. L’acteur bourru et moustachu Tom Atkins (La nuit des frissons, Meurtre à la Saint-Valentin 3D) joue le docteur Daniel Challis, possède un certain charisme naturel dans le genre Gary Grant. À ses côtés, nous retrouvons la jeune et dévouée Stacy Nelkin. Leur enquête les transporte jusqu’à l’usine Silver Shamrock, où Conal Cochran fabrique les masques d’Halloween. Le mystère règne pendant une bonne partie du film, succédant plusieurs éléments surprenants jusqu’à la toute fin. Le scénario de Tommy Lee Wallace (Vampire vous avez dit vampire? 2, ÇA) n’a vraiment rien à se reprocher sur ce point. Là où je vois quelques petites lacunes, c’est dans le choix de certains plans et le choix de montages de certaines scènes. Je dois également avouer qu’à certains endroits du film, on peut ressentir des petites longueurs. Un étoffement au montage et la suppression de certaines scènes dispensables auraient pu être avantageux pour le long-métrage. Je n’enlève toutefois pas le mérite à l’esthétique visuelle qu’offre Dean Cundey pour la plupart des plans.


Par contre, "Le Sang du sorcier" niaise pas avec la puck. Derrière l’enquête qu’entreprennent nos deux personnages principaux se trouve un complot défiant les limites de l’inconcevable. Sans vendre la mèche, le méchant vilain utilisera un moyen tellement diabolique pour arriver à son but que Michael Myers peut aller se rhabiller puisque sa façon de tuer est simpliste et dépassée.


Malgré la trentaine d’années du film, les effets spéciaux sont encore excellents aujourd’hui. Les quelques maquillages du film sont effrayants et font fonctionner l’imaginaire par l’horreur qu’ils dégagent. Juste la scène où une femme reçoit un rayon magique en plein visage, ne donne simplement pas envie d’être à sa place. La pauvre femme semble souffrir, complètement défigurée, et des insectes sortent de sa bouche. Cette scène n’est qu’un avant-goût à ce que le scénariste et réalisateur nous prépare plus tard dans l’histoire. La séquence de la projection test est bien pire encore. L’une des scènes classiques de toute la saga Halloween.


Juste pour la fin, le film vaut largement le coup d’oeil. En effet, selon mon expérience, la finale de "Le Sang du sorcier" fait sans doute partie des meilleures finales dans le cinéma d’horreur. Elle occasionne un dernier instant de tension et de stress avant le générique, coupant au moment qu’on s’attend le moins et nous laissant ainsi en suspens. Le résultat est littéralement surprenant et m’a même donné des frissons. Cette fin vous marquera à jamais par sa qualité et son originalité. Parfait pour un film d’ambiance sombre.


Malgré l’absence de Michael Myers, "Le Sang du sorcier" est un très bon film à regarder durant la soirée d’Halloween. C’est seulement le côté un peu plus fantastique qui pourrait en rebuter quelques-uns d’entre vous. Sachez que c’est sur ce point que j’avais un peu accroché lors de mon premier visionnement. Mais après plusieurs visionnements, ce petit défaut s’est transformé en qualité par l’évidente originalité du scénario. En conclusion, le film de Tommy Lee Wallace est… sombre, angoissant, malveillant!

VHS_Guy

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