Bas de game.
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le 22 juil. 2016
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Hardcore Henry est une expérience visuelle, une tentative de procurer de nouvelles sensations en se démarquant de la masse. L'idée est intéressante, voir originale, mais au final ne propose pas grand chose.
En transposant le concept du jeu à la première personne au cinéma, le réalisateur Ilya Naishuller oublie que ce procédé est jouissif si on est aux commandes, hors durant toute l'aventure, nous sommes en mode passif. Certains apprécient de mater leurs potes dézingués tout ce qui bouge, en restant assis au fond de leur fauteuil en l'inondant de commentaires aussi subtils que "vas-y décapite ce fils de" où "achèves le à coups de pied de biche". Au début, ça passe mais à la longue, tu as plus envie de massacrer ton pote avec ta manette pour qu'il ferme sa putain de gueule.
C'est en résumé le sentiment qu'on éprouve devant ce truc. Le jeu est en mode très facile, Henry réussit tout ce qu'il entreprend, c'est du niveau arcade. En plus, il est muet donc il tue, tue et tue, en dehors de ça, pas grand chose. Le scénario est aussi en mode "mute", Henry se réveille, se sauve et bute tout ce qu'ils croisent, pour enfin..... Mais quel est le but ? Il n'y en a pas, vu qu'il n'y a pas de scénario. Cela tourne vite en rond, comme la réalisation en GoPro devenant vite écœurante. En se posant devant ce truc, on prend le risque d’enchaîner les crises d'épilepsies. Le mode FPS atteint rapidement ses limites, on est baladé dans tout les sens comme une embarcation en pleine tempête où l'on ressent des hauts le cœur avec la bave au bord des lèvres. Le temps devient long, la nausée se fait de plus en plus violente et les cadavres ensanglantés s'accumulent sur le parcours d'Henry.
Les combats sont brouillons, tout s’enchaîne à grande vitesse et pourtant on trouve le temps de s'ennuyer. Pour compenser l'absence de vocabulaire d'Henry, on doit se taper son pote Jimmy arborant de multiples tenues. Il a les traits de Sharlto Copley, qui est aussi le producteur de ce truc. Il semble avoir eu une grande liberté artistique et va livrer une performance de très haut niveau dans le cabotinage. Le sommet sera atteint lors d'une scène musicale des plus gênantes, mais se révélant une bouffée d'air frais dans ce déluge de cadavres décapités, démembrés, déchiquetés et autres plaisirs sanguinolents. Le final sera un condensé de tout ce que ce truc a proposé durant plus d'une heure, avec un massacre en règle de tout ce qui respire sur le toit d'un building, avant un clap de fin nous laissant sur notre faim. C'est aussi un grand soulagement d'en avoir fini avec ça, notre cerveau peut rependre une activité normale et oublier ce long calvaire visuel.
L'expérience n'est pas concluante. Dans un clip de cinq minutes, le mode FPS tient la route, mais sur une heure trente, cela lasse très vite, surtout que c'est juste un long jeu de massacre et qu'il ne propose vraiment rien d'autre. Autant se caler une partie de Half-Life où Call of Duty, au moins on est actif, pas comme devant ce truc qui ne demande pas une seule seconde de réflexion. On est comme un légume devant ça et on va éviter à l'avenir de se retrouver devant ce genre de navet.
Créée
le 7 juin 2016
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