Chaleur humaine

Etant trop jeune à la sortie du film, je n'ai malheureusement pas eu la chance de voir ce chef-d'oeuvre au cinéma.
Ne souhaitant pas rester dans l'ignorance, et ayant eu pas mal d'échos de Heat, je décide donc d'y remédier un soir d'hiver : d'une main fébrile, j'insère le disque, m'installe confortablement et profite du spectacle.

Blague à part, la scène d'introduction semble me rappeler que j'ai un train de retard.
Et pour ce qui est des 170 minutes restantes, c'est l'extase, le choc, la révélation.

Le film, au rythme survolté, est captivant. Le scénario, simple mais bien ficelé, tient le spectateur en haleine jusqu'à la scène finale du duel entre les deux protagonistes. Les acteurs sont tout simplement excellents : Robert De Niro en bon truand, véritable chef de bande, face à Al Pacino, flic surexcité qui place sa vie professionnelle avant toute chose. On notera aussi la performance de Val Kilmer, ainsi que la présence de Natalie Portman, un an après sa première apparition dans Léon.

Ce qui m'a plu, et énormément touché, c'est ce côté anti-manichéen que Michael Mann développe tout au long du film : il n'y a pas de gentils ni de méchants dans Heat, juste des hommes qui essaient de survivre en ce bas monde . Certains parviennent à trouver un semblant de réconfort dans leur quotidien intense, tandis que d'autres, à défaut de s'épanouir dans leur vie familiale, se consacrent corps et âme à leur métier.
Une belle histoire avec des personnages dépourvus de tout repère, qui tentent à tout prix de s'en sortir, et un film qui de façon générale soulève la question de la futilité de l'existence humaine : qui sommes nous ? Où allons nous ? Comment pouvons nous accéder au Bonheur ?

Je vous le recommande chaudement.