Heat fait partie de ces quelques films qui, comme braveheart ou starship troopers par exemple, m'ont marqué durablement depuis l'enfance. M. Mann nous livre ici une oeuvre incroyable grâce à une implication totale de ses acteurs, une photo de Los Angeles captivante et une mise en scène extrêmement efficace.


Les acteurs d'abord: que dire de Pacino et De Niro qui nous livrent un des plus beaux duels de l'histoire du cinéma. Les deux personnages sont traités à armes égales: et durant presque trois heures de films on s'attache à l'un et à l'autre sans que l'un prenne le pas sur l'autre. Deux prédateurs lâchés dans Los Angeles, deux animaux qui se battent pour être les rois de la jungle. Autour d'eux une floppée d'acteurs secondaires tous très réussis bien qu'en retrait (seul le perso de Chris incarné par Val Kilmer ressort peut-être un peu plus). Les personnages féminins, bien qu'ayant un rôle secondaire sont également omniprésents. D'ailleurs un des seuls bémols du film est sans doute les scènes un peu longues entre Nick et Iddy (je suis plus trop sûr pour l'orthographe).


L'ambiance ensuite: Los Angeles, de jour comme de nuit, magnifiquement captée par Mann, devient un univers fascinant, baignant dans une musique lancinante tantôt apaisée tantôt électrique (le morceau de Moby est particulièrement réussi).


La mise en scène enfin: que dire des scènes d'action qui sont tout bonnement incroyables, ultras réalistes et d'une violence sonore et visuelle saisissante: détonations, impacts de balle, halètement du personnage essoufflé qui lutte pour sa survie. Tout y est, et ça prend aux tripes.
Toujours sur la mise en scène, comment ne pas évoquer les deux scènes mythiques où les deux principaux protagonistes se rencontrent:
dans le café d'abord, moment savoureux où se mêlent sentiment de fatalité: car aucun de ces deux hommes ne s'agenouillera jamais, et respect mutuel malgré un trait fondamental qui les oppose, l'un défendant les innocents, l'autre considérant qu'ils peuvent faire partie des dommages collatéraux.
Sur l’aéroport ensuite, avec une scène finale absolument mythique.


Pour conclure, Heat c'est le sommet du polar américain, un pur plaisir de cinéphile qui justifie sans problèmes ses quasi trois heures de film. On retrouve l'esprit de Léone qui disait de l'époque de la prohibition que c'était la dernière période de l'histoire américaine où "les hommes avaient encore des couilles". M. Mann a montré qu'il y avait quelques exceptions à la règle.

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le 6 mai 2016

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