Hellmouth
Hellmouth

Film de John Geddes (2015)

(...) Hellmouth de John Geddes, en compétition internationale, et que je me faisais un plaisir de découvrir sur grand écran. De plus, il est écrit par l’équipe qui a fait Pontypool en 2010, le film de contamination virale en huis-clos dans une radio dont l’originalité du pitch tenait au fait que l’on ne voyait rien mais entendait tout, ce qui tient du paradoxe total pour une œuvre visuelle. Passé l’excitation, quelle déception lorsque le générique de fin retentit… Le film raconte l’histoire de Charlie Baker, gardien de cimetières, atteint d’une maladie rare qui assèche son cerveau, si bien qu’un jour, le moindre mouvement le brisera. Alors qu’il s’apprête à finir ses beaux jours dans la plus grande maison de retraite du monde à ciel ouvert, la Floride, il se voit obligé d’accepter un nouveau poste de gardien dans un cimetière perdu au milieu d’une forêt des plus inquiétantes, sous peu de licenciement immédiat. Le problème : tous les anciens gardiens y sont devenus complètements fous et ont vite rejoint le royaume des morts. Ce synopsis plutôt alléchant démarre bien et le look néo-rétro du film - entre Sin City et Le Cabinet du Dr. Caligari avec ses effets spéciaux numériques un peu dégueulasses - est convaincant puisque complètement BDesque. Passé la découverte et la surprise visuelle, l’histoire se met en place assez vite et réussit à accrocher le spectateur grâce à des ficelles, certes, pas subtil pour un sou, mais bien efficaces : une boîte mystérieuse, une carte mystérieuse, et une clef mystérieuse…! Le road-trip est lancé, et c’est là que le film commence à se gâter. C’est-à-dire que tous les éléments qui font la tension du film deviennent inutiles très vite, et la mission de Charlie se transforme rapidement en une quête biblique vide de sens qui aligne des références, sans substance pour autant. Tout finit par s’enchaîner trop vite, et malgré quelques plans grandioses et grandiloquents, le film se vide peu à peu de toute tension narrative et ne devient plus qu’une forme sans fond. La résolution se termine avant même d’avoir commencé, et le message sur la foi, qui aurait pu être intéressant, finit par se résumer en quelques mots : “pour croire, il ne faut pas croire”.


Finalement, Hellmouth est un film qui en ayant voulu se chercher une identité visuelle trop forte s’est petit à petit vidé de son sens. Le format filmé ne se justifie plus, et je me dis que j’aurais préféré tenir entre mes mains une belle BD.


Tiré du journal de festival du BIFFF : lire l'article entier sur mon blog...

VictorTsaconas
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le 18 avr. 2015

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Victor Tsaconas

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