Autant être clair dès le départ, ce "Hellphone" n’avait pour unique prétention affichée que celle de faire un teen-movie à la française, avec toute la dimension parodique que cela pouvait induire. En toute honnêteté, si le pari avait été tenu, on aurait eu à faire à un chef d’œuvre de grand n’importe quoi, ce qui aurait eu d’indéniables vertus. Manque de pot, ou plutôt de talent (malheureusement), le pari n’est qu’à moitié relevé. Le début est poussif, lourd, et sans imagination : seuls quelques rares traits biens sentis peuvent tirer de trop légers sourires. Pourtant, la catastrophe n’est pas au rendez-vous : un dernier tiers totalement fou et débridé – à la limite du ridicule – assortis de quelques interprétations bien senties (Decker et le roux compensent un Jean-Baptiste « vois-sur-ton-chemin » Maulnier totalement imbuvable) permettent quelques passages vraiment agréables. On en regrette finalement que ce trip soit si inégal – faute d’idées et de talent malheureusement – car il y a dans ce « Hellphone » quelque chose de plaisant qui nous conduit au final à devenir indulgent et qui fait qu’on le trouve plutôt sympathique.