Hippocrate a pour projet de peindre de manière fidèle les conditions de travail des médecins en hôpitaux et de leurs internes, celles dont on ne percevra que des bribes en tant que patient. Sur ce plan, le film tient ses promesses et nous pousse à réfléchir aux cas de conscience qui se présentent au personnel. Rien de très novateur, mais c'est toujours intéressant d'avoir un point de vue interne (c'est le cas de le dire).
Pour ce qui est de la trame, la surabondance de bons sentiments m'a vraiment dérangée. Tout le monde voudrait bien faire, personne n'est indifférent. En résulte une série de clichés assez agaçants : le petit jeune un peu tarte au grand coeur, le médecin immigré à la droiture morale irréprochable donc taciturne, la bande d'internes plus préoccupés par l'adrénaline et les coutumes de bureau des étudiants que leurs patients... Tout est un peu prévisible, les rares patients que l'on suit sont prétextes à alimenter les altercations ou à amener un gag... Le twist final met presque mal à l'aise tant il semble avoir été pensé pour prouver que l'injustice est toujours terrassée et que l'hôpital, c'est une grande famille. Mmmh... Je suis peut être insensible, mais je n'ai pu m'attacher à aucun des personnages, surtout pas au principal, qui finit par devenir franchement énervant tant il nous livre une crise d'adolescent en rébellion contre Papa et le système...
Sinon, les images sont plutôt réalistes, ce qui est agréable, car on a un peu le sentiment de ressentir l'atmosphère des couloirs vides ou d'une chambre pesante de mort... Certains plans sont même plutôt intimistes et on trouve de beaux portraits, ce qui donne au film son côté humain et nous permet un peu d'empathie.