Vous l’aviez entraperçu dans Les gardiens de la galaxie Volume 1 et 2. Son charisme vous avait donné envie de le voir un peu plus à l’écran. Saviez-vous qu’en 1986, il avait déjà eu droit à son film solo ? Inspiré des comics de Steve Gerber et Val Mayerik, ce canard anthropomorphe maitre du quack-Fu, ancien étudiant en médecine devenu concepteur de pubs, avait eu droit à un film injustement maudit. Ne le canardez pas, faite place à Howard The Duck.


Au commencement était Howard le canard


Certains lecteurs de comics Marvel le connaissent puisque depuis 1973, on l’aperçoit parfois aux cotés de héros connus tels Spiderman, Les gardiens de la galaxie, toujours dans le ton de la parodie à la manière de Deadpool. Récemment, on a pu le voir dans les Gardiens de la galaxie. On aurait aimé voir ce personnage bizarre, inhabituel et ambigüe un peu plus longtemps.


Dans les années 80, avant que le MCU ne fasse son entrée au cinéma, la société LucasFilms proposait l'adaptation de ce personnage. Si vous êtes friand d’animatronique, du boulot de Jim Henson, des créatures de l’univers de Star Wars, de la série Alf, et des mondes alternatifs bon enfant visuellement mais très adulte en termes de dialogues, Howard the Duck est fait pour vous. Le tout premier film Marvel, c’est lui.


Malgré son esthétisme, tout comme Dark Crystal ou Meet the feebles, Howard the Duck n’est pas à mettre devant les enfants. Ses dialogues parfois vulgaires, ses allusions sexuelles presque dérangeantes (bien qu’il ne se passera rien), ambiance parfois horrifique, notre film, tout comme les comics, n’a jamais été pensé pour les petits.


En avance sur son temps ? Mal compris ? C’est ce qu’on pourrait penser en apprenant que le film c’était fait démolir à sa sortie. Produit par George Lucas, ça fait mal, partant du principe qu’on est en train de parler d’un canard extraterrestre débarquant sur la planète Terre. Son concept c’est amuser le spectateur, lui faire découvrir un personnage qu’il n’a pas l’habitude en tant que héros.


Howard the duck défie toute logique, débordant au passage de créativité. Riche, drôle, les costumes colorés et excentriques d’Howard collent avec l’âme du personnage obligé de troquer ses costards chics pour s’habiller au coin enfants. Quant à ses interactions avec ce monde qu’il ne connait pas et qui voit sa culture être l’inverse de son univers canardesque (sa Terre étant en forme d’œuf, tous les habitants étant des canards humanoïdes), on l’exploite comme il faut. Howard débarque sur une Terre où il est l’opprimé, découvrant au passage ce à quoi sont réduits les canards sur notre Terre.


Ridiculisé, bafoué, chassé, Howard, charismatique, courageux, séducteur, sarcastique, grognon, fumant le cigare et buvant de la bière, va devoir s’adapter à ce nouveau monde. Alors que la première partie du film nous montrera sa tentative d’adaptation, la dernière heure, elle, partira tout droit dans le fantastique avec quelques gags cartoonesques. Ce film mi-enfantin, mi-adulte, voit son héros confronté à une entité démoniaque. Et si on l’avait envoyé sur Terre pour sauver notre monde ?



De grâce. Toutes ses remises en question finiront par saper mon amour
propre.



Ridicule mais divertissant


Howard the duck est complètement différent de tout ce qu’on a vu jusqu’à maintenant au cinéma. Le réalisme du personnage, ces expressions, Howard est l’un des premiers costumes animatroniques complets. Fonctionnant sans fils, équipé d’un moteur, de câbles et de piles, tout était télécommandé pour faire bouger les yeux, la bouche, et les sourcils, malgré le fait qu’à l’intérieur, ce soit un acteur de petite taille qui le faisait sauter, courir, marcher et bouger.


Incroyable, surtout quand on apprend que coordonné tout ça était un vrai cauchemar pour l’équipe du film. Quant à Ed Gale devant rester de longues heures dans le costume sans pouvoir boire ni aller aux toilettes, mourant de chaud au point qu’on passe dans le bec de son personnage un coup de sèche cheveux pour lui donner un coup de frais, il y a de quoi applaudir.


Punk, cheveux gaufrés, tubes rock, pas de doute, nous évoluons dans les années 80. Des émissions de télés aux billets de banque, des magazines Playduck (Playboy version canards) aux bars, la séquence se déroulant sur la planète d’Howard est la scène la plus fun de notre film. On regretterait presque que la suite se déroule sur Terre.


Lea thompson la moman de Mart McFly dans le rôle da la leader d’un groupe de rock nommé (Cherry Bomb, comme la chanson des Runaways) devenant amie avec Howard (amoureuse de son fils dans Retour vers le futur, puis ici, amoureuse d'un canard, ça laisse perplexe), Ed Gale dans la peau d’Howard, Jeffrey Jones en gentil savant devenant fou dangereux, Tim Robbins en jeune laborantin, les acteurs sont bons.


Des chansons de Tom Dolby, des musiques de John Barry (James Bond), effets spéciaux à l’ancienne, pyrotechnie, humour noir et second degré, multiplication de références à la culture pop que ce soit dans notre monde (la scène finale où Howard, fringué comme Mart McFly nous joue du Johnny B. Goode) ou dans le monde version canard (Indiana Jones, la Mastercard devenant la Mallardcard), son mélange comédie, aventure, fantastique, en font une œuvre à part.



Me voila confronté à l’élite de la Terre.



Au final, on rit de tant d’absurdités, on est surprit devant les détails rien que pour la scène d’ouverture, charmé par son coté étrange, imprévisible et illogique, attendrit devant ces quelques passages mignons contrastant le reste du film. Howard the duck, quoiqu’ont pu en dire les gens, c’est culte, fait avec amour, agréable et amusant. Le scénario casse pas trois pattes à un canard, il y a quelques longueurs, et pourtant, il divertit, devient mémorable par son originalité et son héros rare. En gros, Howard the Duck est à l’image de ce qu’était le film Opération Alf mais en plus dévergondé.

Jay77
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le 28 avr. 2018

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