Je reste sur ma faim... (ok, elle était facile)
Partant sur un bon a priori, j'ai tout de même été déçu. Je n'ai pas de problème quand pendant les 45 premières minutes il n'y a pas un dialogue, l'image est belle, que ce soit les plans froids en extérieur du gardien de prison ou les couleurs, étonnamment chaudes, qui contrastent avec l'intérieur des cellules de prison. C'est d'ailleurs ce qui m'a empêché (la photo) de couper le visionnage face à ce déchaînement de violence qui n'est pas tout le temps justifié (oui, je sais bien que c'était les conditions de l'époque, mais il aurait pu le faire de manière plus fine: les scènes de lynchage doivent représenter, quantitativement, près de 60% du film). Alors arrive la fameuse scène du dialogue entre le héros et le prêtre. Oui, c'est très bien joué, bien filmé (enfin ça reste un plan fixe ...), ça dure 20 minutes, mais bon... les dialogues ce n'est pas non plus transcendant, j'ai même un peu décroché. Et derrière ça repart avec cette fois, la violence subie par les prisonniers remplacés par celle que Fassbender fait subir à son corps. Encore une fois c'est très beau visuellement, mais voilà, le film s'arrête ensuite dessus.
Donc, c'est bien sympa d'avoir une belle image, mais j'ai trouvé ça très creux derrière, politiquement et philosophiquement très faible (on retient surtout que MacQueen dénonce les conditions de détention, on n'apprend RIEN sur le conflit voire même l'engagement/ la grève de la faim des prisonniers, rien sur le background historique, la symbolique est lourde - le rêve final...), bref intellectuellement peu stimulant. Fassbender est bon sans être exceptionnel, car je ne juge pas sa performance sur le nombre de kilos qu'il a perdu. Heureusement que MacQueen sait filmer, et au final, la principale chose que je retiens du film, c'est le tourbillon de caca sur le mur de la cellule. Et je ne suis pas sûr que là était l'objectif du réalisateur.