Puisse le sort vous être favorable!
Sortie en 2008, le roman Hunger Games par l'auteur Suzanne Collins était considérés comme le nouveau Twilight. Autrement dit le nouveau roman pour ados pré-pubères décérébrés........du moins c'est ce qu'on croyait. Car, à l'inverse de Twilight, Hunger Games va nous proposer un monde dystopique, mature et qui va pousser son lecteur et aussi son spectateur à la réflexion sur ce monde et sur le notre.
On y découvre l'histoire de Katniss Everdeen, une jeune adolescente de 16 ans, qui vit dans une Amérique totalitaire, plus précisément dans une cité connue sous le nom de Panem. Un puissant gouvernement répressif, le Capitole, qui s'est formé après une période de troubles et de destruction, contrôle les treize districts qui forment le Panem. Après la rébellion du 13e district, qui sera complètement rasé, le Capitole crée un jeu télévisé appelé Hunger Games, qui consiste à choisir deux enfants entre 12 et 18 ans dans chacun des 12 districts (soit 24 participants) et de les faire combattre à mort dans une arène où il ne peut y avoir qu'un seul gagnant. Lors de la 74e édition, la jeune sœur de Katniss, Primrose, est choisie pour participer aux Hunger Games. Mais Katniss se porte volontaire afin de la sauver. (Ref Wikipedia)
Gary Ross, par sa mise en scène et le traitement de l'histoire rend son récit très mature et surtout très prenant; nous assistons à la dureté des District, de la condition de ses habitants pauvres qui travaille à la mine, qui lutte tant bien que mal pour se nourrir et tout simplement pour vivre. Quand la Moisson arrive (le tirage au sort pour le Hunger Games) il y dépeint une ambiance de camp de concentration grâce à de petits détails qui nourrissent cette désagréable sensation: vêtements gris, bâtiments, structure, vidéo de propagande, rien n'est laissé au hasard. En même pas 30 min de film, le réalisateur réussit a mettre en avant une ambiance d'oppression et de désespoir. Mais grâce a son personnage principal Katniss, on retrouve le souffle d'espoir dont a besoin son district voire son peuple. Une fois porté volontaire le réalisateur va s'attarder sur une autre critique: celle de la TV-réalité. En effet le Hunger Games sert avant tout de show-business pour les riches habitant du Capitole, ridiculisés par leur tenues et leur maquillage extravagant, qui ne recherche que le spectacle et le divertissement au détriment des jeunes combattants qui vont devoir se massacrer aux yeux de tous. Cette critique de la télé est assez proche de la réalité; dans une tout autre mesure ne vit-on pas la même chose avec des émissions comme Top Chef ou Secret Story? on envoie des jeunes face a la caméra pour se ridiculiser au nom du divertissement du spectateur.
Puis vient enfin le moment le plus attendue de ce récit: Le jeux! Après la première partie dénonciateur, Gary Ross laisse place à du pur survival: en pleine foret contrôlé par le Capitole Katniss, via son entrainement, va fuir l'ennemi et s'allier avec les bonnes personnes car le bain de sang ne l'intéresse pas; ici le but n'est pas de perdre son humanité mais de la conserver le plus possible. Attention je ne dis pas qu'elle ne tuera personne loin de la, mais qu'elle le fera avec noblesse et bravoure à l'inverse de plusieurs autres participants bien plus barbare dans leur comportement, qui ne recherche que la gloire et le sang, preuve de leur arrogance et de leur égocentricité.
Jennifer Lawrence incarne à merveille cette jeune fille touchante qui garde en elle l'humanité que le Capitole vide au peuple. Woody Harrelson, en mentor alcoolique et désabusé ayant déjà remporté les Hunger Games, colle parfaitement à son personnage. On notera l'apparition de Lenny Kravitz en metteur en scène pour les joueurs.
On pourra juste retenir dans les points noirs une caméra tremblotante a la Jason Bourne lors des scènes des combats ce qui les rend la plupart du temps illisible, parfois même agaçante. Mais jamais assez pour nous faire décrocher à l'histoire.
Gary Ross signe la un film époustouflant, qui apporte des valeurs et de vrais réflexion sur le monde et sur la société qui nous entoure. Grace à son récit maîtrisé, à la qualité du scénario ainsi que toutes les réels bonnes intentions visibles a l'écran, nous sommes entraînés dans un univers très bien construits, mature, intelligents et parfois proche de notre future. Si certains pourront pestés que le film n'est pas nouveaux dans son message ou que d'anciens réalisateurs ont déjà traités le sujet, il est bon de rappeler que le film s'adresse aux ados et que cette fois on ne leur demande pas de réfléchir sur leur débats amoureux, aussi inutile qu'ennuyeux, mais bien sur le monde dans lequel nous vivons, sur notre société et surtout sur notre avenir.
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