C'est un fait avec lequel Ruth (Mélanie Lynskey, belle dans son naturel et étonnante dans ses facettes, dans son personnage perdu, fatigué de la vie) s'accorde bon gré mal gré tous les jours, jusqu'à ce qu'on la cambriole. Elle décide alors de prendre les choses en main, après avoir vainement tenté de demander l'aide de la police qui lui a plus ou moins fait comprendre que ses problèmes n'étaient pas les leurs. Pas grave, son voisin Tony (Elijah Wood, décidément bon peu importe ses rôles, excellent ici en side-kick qui embellit le personnage de Ruth sans lui faire de l'ombre pour autant) est là pour la soutenir. Une amitié prend forme entre deux personnes qui essaient juste d'être le moins connard possible avec le reste du monde. Le duo d'amochés par la vie est tendre, attachant, les deux se soutiennent comme ils peuvent face à des évênements qui finissent par les dépasser complètement.
Car oui, si le film traîne un peu au début, en écho avec la vie de Ruth qui lui semble stagner sans but précis, les choses s'accélèrent à mesure que celle-ci perd patience et alors tout s'emballe, tout fout le camp de manière radicale et sanglante. Même nous de l'autre côté de l'écran, on est un peu sur le cul de voir la tournure vraiment merdique que ça prends. Et c'est bien. Le film est soutenu par une photographie plutôt sympa, une bonne bande son et des scènes à l'absurde ridicule et à l'humour noir plutôt délicieuses quand on apprécie ce genre. Des petits détails, dans l'histoire ou surtout les personnages secondes, tel le policier en instance de divorce qui craque devant Ruth ou la femme de Christian (le connard qui l'est peut-être pas tant que ça au fond, vu qu'on l'es tous et qu'il a juste comprit comment le système marche?) qui se sent seule dans sa grande maison et veut juste un peu de compagnie.
I Don't Feel at Home in This World Anymore est un titre beaucoup trop long pour un film, mais c'est un bon film, surtout pour un premier. Macon Blair peut en être content.