Arf... Allez, six étoiles dans mon immense générosité, même si au vue de la deuxième partie cette note n'est pas très justifiée. D'ailleurs, de la part du réalisateur de « Good Morning England », on était en droit d'attendre une morale plus iconoclaste que « profitez de chaque jour de la vie, parce que même si elle est parfois un peu pourrie, la famille, les petits plaisirs quotidiens, y a que ça de vrai »! J'avoue que cela m'a légèrement gâché mon plaisir, qui pendant un bon moment était pourtant réel. Drôle, affûté, situations parfois réjouissantes : le récit, sans être palpitant, avait quelque chose d'assez frais, surtout avec cette notion fantastique sympa et plutôt maligne.
En effet, le processus est bien exploité pendant un temps (malgré des incohérences), offrant un beau panel d'occasions manquées ou de moments gênants dans lesquels on est obligés de se reconnaître régulièrement. A ce titre, le film propose une belle réflexion sur ce que peut être le destin, se jouant parfois à quelques secondes, à un lieu, une phrase... Sans être éblouissant, le charme d' « Il était temps » fonctionne alors à plein, surtout qu'on ne se priverait évidemment pas non plus pour remonter le temps si comme notre héros nous le pouvions. Oui, mais voilà : il y a donc cette seconde heure infiniment plus consensuelle voire légèrement réac, offrant néanmoins (et au moment où on avait un peu perdu espoir) quelques enjeux sensibles, traités trop facilement mais ayant le mérite d'être bien vus et séduisants.
Enfin, j'ai apprécié que pour une fois, la relation privilégiée soit celle avec le père, surtout lorsque celui-ci est interprété par l'exquis Bill Nighy... En revanche, on se demande toujours comment Domhnall Gleeson a pu résister à Margot Robbie, surclassant une Rachel McAdams ici en petite forme. Bref, les plus indulgents retiendront le positif (et il y en a vraiment), les plus sévères le négatif (et il y en a vraiment aussi) : me concernant ce sera plutôt la première catégorie, mais je me serais pour autant aisément passé de ce dernier acte assez poussif.