Oubliez la DeLorean, Doc’ ou même Marty, ici le fantasme le plus vieux de tous les temps se passe d’ingéniosité et requiert du matériel peu onéreux : un placard sombre, un souvenir et, les poings fermés, la virée peut commencer. Qui n’a jamais rêvé de voyager dans le temps, de corriger ses erreurs, de prendre une autre direction ?
Lorsque Tim, jeune homme anglais de bonne famille, gentil, maladroit, roux de surcroît, apprend que les hommes de sa lignée ont le don de duper le temps, son incrédulité n’a d’égale que sa précipitation à tenter l’expérience. Son existence en est bouleversée. Accroc du placard, il abuse de cette qualité extraordinaire au service d’une cause noble : l’amour, thème principal du film.
A travers ce véhicule, cet alibi qu’est le voyage dans le temps, Tim est également confronté aux gouffres existentiels du changement, de l’espoir, des relations, de l’amitié.
Curtis dresse ici le portrait de la vie : impitoyable, semée d’embûches et surtout exceptionnelle lorsqu’on parvient à goûter aux joies du moment présent. Le décor est aussi chaleureux qu’un petit déjeuner anglais : Londres, les Cornouailles, la pluie et le thé, éternel ciment qui rassemble. L’immense Bill Nighy est plus qu’émouvant en père de famille exemplaire et authentique.
On pleure, on rit, on s’interroge, on réfléchit, on est déçu, on a peur, on rit encore, mais pas trop, bref on est vivant.
Regardez-le, vous verrez. Pour moi c’est fait, il était temps.
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