Il était temps par Hugo Harnois
Un coup de foudre ne prévient jamais. Un premier regard échangé, une main effleurée, et tout bascule. Un léger sourire idiot s'affiche alors sur votre visage et ne vous quitte plus, si ce n'est lorsque l'être que vous venez de rencontrer disparaît. Il était temps vous fait l'effet de ce coup de foudre. Alors que vous pensiez tout savoir des comédies romantiques, Richard Curtis vous fait rêver le temps d'une romance, vous fait voyager le temps d'une vie.
Tim s'apprête à quitter le nid familial quand il apprend de son père que les hommes de sa lignée ont le pouvoir de voyager dans le temps. L'occasion pour le jeune homme de trouver l'âme sœur. La carte du fantastique était facile à jouer, mais c'était mal connaître l'homme de Good Morning England. Oui, Il était temps est naïf et prône un amour idyllique. Oui, Il était temps propose une réflexion simpliste sur le temps qui passe. Mais c'est oublier que ce film s'inscrit dans un genre cinématographique bien définit : la comédie britannique made in « Working Title » (Quatre Mariages et un enterrement, Le Journal de Bridget Jones).
Les défauts vus plus haut n'en sont pas et se transforment en qualité. Pétillant d'humour, débordant de vie, le réalisateur trouve toujours la note juste grâce à des personnages qui ne cherchent pas à nous émouvoir ni à nous charmer, car ils le sont naturellement. Par un montage efficace et une musique qui s'approche de la mélancolie quand il le faut, cette œuvre regroupe tous les ingrédients nécessaires pour nous faire du bien. Les scènes des premières rencontres sont délicieuses, celles des retrouvailles père-fils touchantes. L'ensemble du film lui, est tout à fait réussi.
Le couple Gleeson (très drôle et attendrissant) – McAdams (exquise) forme un duo subtil car il ne verse jamais dans la caricature de mauvais goût. Quant aux seconds rôles, ils permettent tout simplement d'ajouter, chacun dans leur style, une pierre à l'édifice de cette comédie romantique qu'on n'attendait plus. Tant pis si cela nous rend idiot, ou naïf, mais nous aimerions avoir, au cinéma, des coups de foudre de ce genre plus souvent.
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