Nous vivons une époque saturée de culture. Grâce à Youtube, nous pouvons tenter le grand écart entre un étron millionnaire chantant Despacito et un fou furieux dans la rue qui s'est fabriqué une guitare avec une pelle et en joue avec un talent certain.
C'est à volonté. Le talent est partout. Cacophonie.
Là j'ai commencé un western avec Woody Harrelson et Liam Hemsworth. The Duel. C'est deux bons acteurs. Pis en fait je préfère écrire ici... Quand je regarde un film c'est rare que je me tourne pas vers mon cell pour tromper l'ennui.
On est tellement saturé culturellement que plus personne n'a rien à dire. Terrible American Made qui fait de Tom Cruise un trafiquant de drogues trop cool... Mais d'un autre côté, un film moralisateur aurait-il pu rejoindre un public amer et désabusé ? Qu'est-ce qui peut encore choquer aujourd'hui ? Ou tout simplement nous parler ?
Je vois dans la rue un gars lambda avec un t-shirt Sons of Anarchy. Je me dis que ce pauvre débile ne comprend même pas que, bien que fictifs, les personnages de la série sont des criminels. Ils vendent des armes, de la drogue, ils exploitent des femmes et tuent des gens.
Et toi le débilos tu trouves ça cool de porter leur t-shirt. Tu es trop con pour comprendre que tout est message, et que ton message à toi c'est globalement de fantasmer sur le fait que le héros il est trop classe et fréquente des actrices pornos.
Un enfant de dix ans dans un magasin trouve un t-shirt trop cool et demande à son père s'il peut l'avoir. C'est un t-shirt Jack Daniels... pour enfant... Pour... enfant... Ils font des t-shirts Jack Daniels pour enfants... C'est quoi ce monde dans lequel je vis ?
Un dimanche tu soupes chez tes parents et Il était une fois dans l'Ouest passe à la télé. Tu connais le film par coeur, tu l'as pas vu depuis 10 ans et ça te tente pas de regarder le dvd... mais la tête tourne toujours vers l'écran. Heureusement qu'il y a des pubs sinon ça deviendrait froid dans ton assiette. Ton père raconte la suite mais toi tu le corriges et t'as raison à chaque fois. C'est un film de son époque à lui, mais c'est un film de ta vie à toi.
Claudia Cardinale et ses décolletés qui donnent des bouffées de chaleur. Les regards écrasés de Charles Bronson. Henry Fonda et son "Puisque tu as prononcé mon nom" décidant de la mort d'un enfant. Et cette scène, terrible, de l'harmonica, qu'on attend depuis 3 heures.
Le film se termine. Tu reviens à la réalité. Tu es, sans trop le savoir, chargé de beautés. C'est pas aussi fort, mais ça ressemble à ce qu'on ressent quand dans un début de relation la femme qu'on aime a de ces regards qui nous sourient.
Les films d'aujourd'hui sont de médiocres baises d'un soir.