Après m’être tapé la trilogie des dollars, me voilà face à un autre chef-d’œuvre du cinéma, Il était une fois dans l’Ouest, encore une référence du genre, mais je dois dire que les films de Sergio Leone commencent à m'ennuyer. Par ailleur, je m’étonne que ce film ait rencontré un tel succès, car je ne l’ai pas trouvé vraiment abouti, et moins réussis que Le Bon, La Brute et le Truand, qui comble un peu mieux l’ennui.


Avant toute chose, je tiens à rappeller a tous les ravagés du buble qui ne peuvent pas supporter un point de vue différent du leur, et qui auront l'intention de laisser un commentaire violent en commentaire pour défouler leur frustration, que ma critique est par définition subjective. Je donne seulement mes impressions, et je ne juge bien evidemment pas les gens qui ont aimé cet oeuvre en exprimant qu'elle ne m'a pas convaincu. Aussi j'attire leurs attentions sur ma note, si je n'ai pas aimé ce film, je suis tout de même conscient qu'une ou deux étoiles serait largement exagéré.


Je n'apprécie pas vraiment le genre, et il se trouve que justement ce film représente l’archétype du Western Spaghetti, bien plus encore que ceux de la trilogie des Dollars, selon moi. L’histoire n’est pas très inspirée, un groupe de personnes sans scrupule se tirent dans les pattes pour acquérir un petit bout de terre qui vaudra bientôt de l’or. L’ambiance est telle qu’on l'imagine, monotone, grise et franchement déprimante. Par ailleurs, et au-delà du contexte, je n’aime pas ce film pour toutes les horreurs qu’ils véhiculent. En effet, on y découvre que chaque problème doit se régler par la violence, que la vengeance n’est pas une option, que tout le monde est pourri jusqu'à la moelle (même le héros agit de manière discutable), pire encore, le film fait un portrait affligeant de la femme, celle-ci n’aurait pas d’autre choix que de se marier au premier venu pour se faire une situation. Et ce n’est pas tout, on lui apprend que son rôle se résume à contenter les hommes, cette pauvre Claudia Cardinale manque de se faire violer dès qu’elle rencontre un homme, aussi elle se fait agresser sexuellement par le héros du film, qui, sans un mot, lui arrache ses vêtements... (est-ce bien sérieux). J’ai aussi halluciné lorsqu’un personnage lui apprend la docilité, en lui expliquant que si elle se fait pincer les fesses par un homme, eh bien, ce n’est pas très grave, elle n’aura qu’a faire comme si de rien n’était, sous prétexte que cela satisfera son agresseur (on nage en plein délire). Eh oui, mesdames, vous avez compris? Le plus important c'est que vous satisfaisiez les hommes, prenez-en de la graine... Alors, OK, je ne vais pas faire l’innocent, le film se place dans un contexte de conquête de l’ouest avec des mercenaires sans foi ni loi, mais ce que je regrette c'est que le cinéma des années 60 semble particuliérement frilland des messages sexistes (tous genre inclus) et je crois que ce genre de spectacle affligeant aura contribué à éduquer des hommes de la mauvaise manière, en dédramatisant et même en glorifiant ces comportements. Je trouve ça à vomir et je suis bien content que le cinéma actuel soit bien plus respectueux de la femme.


Ces détails ne sont pas les seules choses qui m’ont déplu. De manière générale je n'ai pas aimé la lenteur du rythme, les scènes contemplatives, cette introduction et cette conclusion interminable (et je pèse mes mots), les répliques et les gros plans qui sont souvent ringards et qui frisent le ridicule.


La musique… dois-je vraiment en parler ? Franchement, on a l’impression que Sergio Leone a commandé trois samples et qu’il les fait tourner en boucle l’une après l’autre. Morricone peut bien être ce qu'il est, c'est du pareil au même pour moi. L’air de l’harmonica devient franchement insupportable au bout de la troisième reprise, il faut dire qu’on nous bassine les oreilles avec pendant trois heures. Les thèmes musicaux sont d’une pauvreté et d’une banalité horrifiante.


Décidément, je ne comprends pas ce qui plait au public dans ce film. Je suis passé complètement à côté. Peut-être est-ce grâce aux acteurs, qui sont, fort heureusement, très talentueux et qui parviennent à tirer le film vers le haut malgré la pauvreté de l'identité de leurs personnages. Oui, oui, c’est encore autre chose, mais passons... Charles Bronson m’a laissé indifférent, je n’ai pas aimé sa performance, il faut dire que son personnage ne sert franchement à rien. Je n’ai jamais vu un héros aussi éclaté. Claudia Cardinale occupe toute la place pour briller, seule femme du film, elle est magnifique et crédible. Henry Fonda est mon héros dans ce film, c’est bien simple, c’est un assassin impitoyable, mais je voulais que ce soit lui qui gagne. Bref, je l’ai adoré. Jason Robards m’a vraiment convaincu, dommage que son personnage soit si dérisoire. Enfin les autres acteurs ne sont pas en reste, et livrent de très belles performances.


Excepté lors de la scène finale (et plus précisément le flash-back d’Harmonica), je n’ai ressenti aucune émotion devant ce film que j'ai trouvé platonique. Parfois je ressentais de l'incompréhension, voire du dégout. J’ai trouvé le temps extrêmement long. Et lorsque je lis les critiques des personnes ayant attribué la note maximale à l’œuvre je n’ai pas l’impression d’avoir vu le même film qu’eux. Attention, je respecte le fait que ce film plaisent au public, et le fait qu'il se soit illustré dans le genre, mais j'admet ne pas comprendre les raisons qui ont fait de lui l’un des plus grands films de l’histoire du cinéma. Je pense que l’œuvre est absurdement surestimée.


La note que j’attribue n’a pas vocation à contrebalancer toutes celles que je trouve exagérées, mais elle reflète objectivement mon impression. J’ai vraiment, vraiment, trouvé ce film mauvais, en dépit de sa dimension d’œuvre sacrée. J'espère que les fans ne se sentiront pas insultés, ce n'est pas mon intention. Les gouts et les couleurs...

Casse-Bonbon

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