Une fille et son frère, jumeaux, découvrent dans le testament de leur mère qu'ils ont un frère et que leur père est toujours en vie. Ensemble, ils vont revenir au Moyen Orient ou est né leur mère et ou son destin a basculé. Le spectateur se retrouve alors à suivre les péripéties des enfants, en simultanée avec les flashbacks mettant en scène une jeune mère profondément meurtrie par son environnement. Tout cela menant à une révélation sordide, véritable clé de tout ce mystère qui entoure ces jumeaux à la vie cassée.
J'ai bien failli le rater, mais non, le voila enfin ce film québécois nominé un peu partout dans la catégorie du Meilleur Film étranger (et même aux Oscars si je me souviens bien). Une chose est sure : l'accent québécois demande quand même quelques minutes pour s'y habituer. Sinon, cela fait du bien de voir un film dramatique avec des acteurs totalement méconnus dans nos contrées, surtout pour l'identification aux personnages. Violent, ne faisant jamais dans la dentelle et montrant tout ce qu'il est possible de montrer dans le registre des dérapages humains, des horreurs de la guerre et de la vie, Incendies est un long mais bon film dramatique. Il possède cette aura des longs-métrages presque voyeuristes, ou on se plonge dans une histoire horrible pour en extirper tous les détails. Pour mieux comprendre, sans doute. Mais aussi pour "accompagner" ces jeunes gens qui tentent de reconstituer l'histoire de leurs parents.
C'est un beau film avec ses longueurs, ses idées ratées, mais aussi ses moments de génie accompagnés d'une bande-son piochant dans du Radiohead pour toujours plus de moments saisissants. Ce n'est évidemment pas grand public, ni même conseillé aux âmes sensibles, mais Incendies prouve à tous les cinémas européens qu'on peut jouer correctement, savoir raconter son histoire et la mener jusqu'au bout sans faire dans l'inutile. On lui reprochera quelques toutes petites incohérences, des détails, quelques scènes presque inutiles qui ne sont présentes que pour le style (l'introduction par exemple). Mais c'est tellement peu face au spectacle poignant qu'il offre ! Une réussite.