Incendies tient d'un film entre le moderne et l'ancien, entre une époque et une autre, entre l'horreur et la vie, le film est une affaire de style avec constamment une situation et son antagonisme. Sorte de conte légendaire, sur la vie de plusieurs personnes bien intriquées autour d'une personne : Nawal Marwan. Et d'ailleurs, c'est cette personne, qui fait vivre le film de par son histoire et l'actrice qui interprete de façon sublime ce rôle. Un conte, très dramatique, qui fait passer le spectateur par tous les états, un conte à vivre et non pas à raconter. Dans une sorte d'utopie rappelant enormement un certain pays qui coule dans mes veines que l'on nomme le Liban ( la langue, la guerre religieuse, l'exil ...) ; Denis Villeneuve nous fait passer un message fort, un message d'amour au milieu de l'enfer.
Je pense neanmoins, que le film avait un potentiel monstrueux, qui a été mal exploité, même si la narration tient en haleine et horripile nos poils. Les phases qu'on dirait modernes, avec des acteurs completement à coté de leurs pompes gachent non pas regulierement mais de façon intermediaire le plaisir du film.
Une fois de plus, le Moyen Orient reste un mythe où seules les personnes en sortant peuvent nous raconter son histoire avec une vraie emotion et de vrais sentiments.
Un film poignant, une ode à l'amour, une pointe d'audace et de malsanité, voici ce qu'est Incendies. Mais malheureusement, on sort la bouche pateuse, avec cette sorte d'occidentalisme mal placée.