Eh oui, je suis une des rares personnes à avoir pleinement apprécié ce 4e volet des aventures d’Indiana Jones. Il est pour moi un chef d’œuvre du Pulp, un hommage aux BDs des années 50 et il ne trahit en aucun cas les autres films de la série. Au contraire, il est même un retour aux sources.
Petit rappel et petite définition du pulp.
Le pulp est un genre de romans et de bandes dessinées considéré comme bas de gamme, ancêtre de la série Z et des comics de super-héros, comprenant certains ingrédients récurrents. Aventure, exotisme, mystère et héroïsme. Les héros sont des hommes dont les femmes (fatales ou non) s’éprennent facilement. Les histoires sont rocambolesques et piochent dans les mythes de l’époque : cités perdues, martiens, machines infernales, extra-terrestres, vilains nazis…

Si vous ne voyez toujours pas le rapport, revenons à Indiana Jones.

Dans les aventuriers de l’Arche perdue, les services secrets américains demandent l’aide du Professeur Jones pour trouver l’Arche d’Alliance avant les Nazis. Le professeur ne va pas faire qu’aider vu qu’il va même aller seul au front, voyager au Népal et en Egypte armé d’un revolver et d’un fouet, et vêtu de son éternel cuir et de son chapeau.

Désolé, mais là, déjà, le scénar ne se prenait pas vraiment au sérieux. Les méchants sont très méchants (même quand ils ne sont pas nazis), les pièges sont improbables (le fameux rocher tout rond), le héros a des attributs iconiques (son fouet et son chapeau), il maitrise 150 champs de connaissances, a beaucoup de chance et le maniement de son fouet est du niveau d’un Zorro ou de Doc Savage…

Idem pour le 2e volet, dont la première scène est de la pure bd de gare (oui, je saute d’un avion dans un canot pneumatique puis dévale une montagne sur ce véhicule improvisé, tout va bien) et les vilains, les thugs, typique aussi des vilains sauvages de la culture pulp…

Le 3e est moins marqué, plus « sérieux » et c’est sans doute ce qui a fait que beaucoup de gens ont oublié ce qu’était vraiment Indiana Jones à l’origine. Toutefois, faire s’envoler des mouettes pour détruire un avion, balancer une suite de pièges improbables, utiliser des méchants très méchants… On a encore les bases.

Revenons donc aux crânes de cristal et regardons les ingrédients :
• Le chapeau et le fouet, check ;

• Le mythe des crânes a été créé à la fin du 19e et a pris corps dans le début du 20e. Il est kitsch et fait aussi bien référence aux civilisations précolombiennes, qu’aux atlantes ou aux extra-terrestres, check ;

• Les soucoupes volantes ont le vent en poupe dans les années 50 (Roswell, c’est 1947, les projets Sign, Grudge et Bluebook – études des Ovnis par l’US Air Force - s’étalent des années 40 aux années 60), check ;

• Les géoglyphes de Nazca ont été découverts en 1926 et ont alimentés de nombreux mythes, extra-terrestres notamment, encore, check ;

• Les russes sont des méchants très méchants, check ;

• Les pouvoirs télépathiques de la méchante, oui, c’est une composante fantastique, mais je rappelle qu’on a eu l’Arche d’Alliance, une pierre magique et le Graal avant… En plus, l’étude du paranormal est un sujet très sérieux pendant la guerre froide, check ;

• La bombe atomique et le frigo, allez jeter un œil au film ‘duck and cover’ des années 50 : http://www.youtube.com/watch?v=7xLMpd_iZvc – alors franchement, un frigo, ça vaut bien une carapace de tortue, non ?

Au final, ce 4e volet d’Indiana Jones est non seulement un Indiana Jones, mais est en plus un hommage à la culture pulp et un pied de nez aux mythes des années 50. Une vraie réussite jubilatoire à mes yeux.
VincK
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le 2 sept. 2012

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le 2 sept. 2012

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VincK

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