Les Incas sociaux

Passé une introduction plutôt bien menée et réalisée, le film devient vite chiant puis sombre peu à peu dans le grand n'importe quoi, sans oublier les clichés et clins d'œil à n'en plus finir : la recette vénale hollywoodienne dans toute sa splendeur. Une recette facile à effectuer : prenez un personnage populaire, enrobez-le de scènes réchauffées, insistez lourdement sur ce qui faisait la gloire de ses précédentes aventures, ajoutez-lui une amoureuse et/ou un enfant caché et laissez mijoter en y allant à fond sur la com' et les effets spéciaux.

Vous me direz, La Dernière Croisade reprenait un peu ce principe... mais beaucoup plus subtilement. Déjà, les informations à la différence du Crâne de Cristal ont le mérite d'être utiles et cohérentes. Par exemple, l'aperçu de la jeunesse d'Indy nous renseigne sur tout un tas de choses : sa phobie des serpents, l'obtention de son chapeau, sa détermination, son ton sarcastique, son goût du terrain et de l'aventure... Quant au petit clin d'oeil aux Aventuriers de l'Arche perdue dans les catacombes de Venise, il est posé subtilement dans l'histoire tandis que les personnages évoluent sur le fil rouge du métrage. Personne ne s'assoit à une table pour expliquer pendant des plombes le pourquoi du comment.

Pour revenir à ce quatrième volet, je pense sincèrement qu'il part sur une bonne idée de base, mais veut trop en faire et on sent que l'énergie et la dynamique des trois autres films sont passées à la trappe. Entre les scènes tchips dans le temple inca avec les momies ninja ou la folle poursuite dans la jungle avec le fils d'Indiana Jones (sorti d'un chapeau) qui joue à Tarzan en faisant des acrobaties sur des jeeps lancées à pleine vitesse, on a de quoi se poser des questions sur la crédibilité du film. Manque plus que des extra-terrestres ! Oups...

Bon ceci dit, mes reproches n'iront pas contre cette idée de civilisation ancienne et de petits hommes verts, puisque on m'a déjà fait gober un chevalier vivant dans une grotte depuis 700 ans et une coupe qui guérit les balles dans le foie. Non, le défaut majeur vient surtout des personnages et du rythme : soit vieux et fatigués, soit jeunes et cons. Le film est beaucoup trop long pour ce qu'il a à nous dire, si bien qu'à la venue de la conclusion, on en a déjà plus rien à faire.

Bref, le film n'est pas aussi mauvais et pitoyable que les Star Wars repris plus tard par Disney, mais on s'en approche. Conclusion : une réalisation foutraque, des effets spéciaux numériques trop présents et visibles, des personnages insipides ainsi qu'un spectateur qui s'ennuie gentiment.