Dès qu'il y a un requin au cinéma, je suis tout émoustillé. Il faut dire que Les Dents de la mer fait parti de mes films préférés et depuis 1974, on a toujours pas fait mieux. Sa suite était bien sympathique, il y a même eu le décomplexé Peur Bleue, voir Orca (mais, c'est un orque donc ça ne compte pas trop, sinon je cite aussi Belle dans Belle et Sébastien). C'est aussi l'occasion de voir la mer, à défaut de s'y rendre car sans-dents où presque, sans oublier la présence (plastique) de Blake Lively.


Dès le début, Blake Lively s'excuse d'être américaine. Elle aurait pu faire de même pour le film. Cela ressemble à une version soft des navets Sharkanado et on se demande ce que ça fout dans les salles de cinéma. Elle se pavane sur une plage mexicaine, dont personne ne veut dire le nom. Elle claque son string sur ses fesses, remonte sa combinaison jusqu'au niveau de sa poitrine et court au ralenti comme dans un épisode d'Alerte à Malibu. Le réalisateur Jaume Collet-Serra ne manque pas une occasion de coller sa caméra à sa plastique de rêve. Dès qu'elle est sur sa planche, il se cale derrière pour continuer à nous montrer son fessier, puis bascule devant pour se plonger dans son décolleté, tout en remontant de temps en temps pour qu'on soit éblouit par la blancheur de ses dents, où que l'on se perde dans le bleu (ou vert) de ses yeux. Cela fini par ressembler à un making-of du calendrier Pirelli avec Blake Lively s'exhibant durant 1h27 et en prenant des pauses de mannequin alors qu'elle est dans la souffrance.


C'est un rôle éprouvant. C'est vrai que de ne plus pouvoir se maquiller durant une journée, c'est trop dur.... Quand elle tente de pleurer, on a l'impression qu'elle a le hoquet, c'est assez drôle. Elle joue mal, le requin aussi et au final, c'est la mouette qui leur vole la vedette. Blake Lively s'en est rendu compte et va lui vomir dessus, après avoir voulu absorber un mini-crabe vivant. Pour une étudiante en médecine, elle est quand même un peu conne. Je suis un peu méchant, alors que la pauvre a perdu sa mère d'un cancer, a des rapports compliqués avec son papounet et sa petite sœur est pleine de sarcasmes. On pourra constater que sur une plage isolée mexicaine, elle va pouvoir communiquer en facetime avec eux, alors que toi en plein Paris, ça bugge constamment, c'est la magie du cinéma.


Dans ce lieu paradisiaque, elle va croiser des mouettes et même devenir trop pote avec l'une d'elles. Voir des dauphins bondir au-dessus de sa blonde chevelure. Plonger au milieu de méduses phosphorescentes et même faire une pause sur le dos d'une baleine. Enfin, il y a le requin dont elle a violé la propriété, donc il est un peu en droit de vouloir lui croquer la cuisse, non ? Car finalement, qui est vraiment la victime ? La mer est le lieu où le requin vit, tout comme la savane est celui où règne le lion. L'homme est un intrus en ces lieux, donc il ne faut pas qu'il se pose en victime après avoir mis un pied sur leurs territoires. C'est à cause des Dents de la mer, que les gens pensent que le requin est un prédateur avide de chair humaine, un peu comme les zombies. Ce qui est faux, de même que les zombies n'existent pas. Le film perpétue cette idée reçue. Si au moins on frissonnait devant les mésaventures de Blake Lively. Mais ce ne sera jamais le cas et le final offre un immense fou rire.


Jaume Collet-Serra est un tâcheron, Blake Lively est fade et on a bien envie que le requin la déchiquette sans ménagements. C'est le navet de l'été, voir de l'année, suspense.

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le 23 août 2016

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Laurent Doe

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