« Iron man », depuis le premier (excellent) volet de 2008, est devenu indéniablement la franchise socle de Marvel et de sa dream-team « Avengers » ; son personnage alter-ego Tony Stark y est pour beaucoup avec son cynisme et ses punchlines déconnants, mais cela est aussi du au fait de la faiblesse globale des adaptations des autres franchises de la maison. Entre un « Thor » bâclé et un « Captain America » trop kitsch, seul l’homme de fer assurait une constante et ce malgré un 2ème opus plus que passable. « Iron man 3 » passe donc la main à un autre réal ; exit Jon Favreau (qui reste néanmoins producteur et garde du corps de Stark dans le film) et bonjour à Shane Black, auteur culte de succès 90’s tels que la saga "L’arme fatale" ou "Le dernier samaritain" mais à la très courte carrière de réal avec son seul film le très bon "Kiss kiss bang bang" de 2005. Un réal culte donc (qui coécrit le film en plus) mais dont on se demandait si le cursus était compatible avec une telle saga, dont la communauté de fans est, qui plus est, intransigeante. Et, après un "Avengers" qui avait ravi unanimement, "Iron Man" est le premier à rempiler en solo et donc est attendu au tournant.
Ce qu’on note d’abord c’est que le changement (comme souvent) est salvateur pour la série qui semblait peiner à confirmer son identité dans le 2ème opus. La décision majeure est d’enfin se pencher plus sur son héros que son super-héros. A l’instar de Batman sous l’ère Nolan, ce principe permet de faire gagner du corps à son personnage qui n’est enfin plus cantonné seulement à la machine à punchlines dont on l’apparente souvent. Alors non il ne se prend pas non plus au sérieux (au contraire c’est même surement le film qui assume le plus son côté fun) mais en faisant tomber le masque sur la majeure partie du film, Tony Stark se révèle moins infaillible (comme un humain) et enchaînent même les ratés et les pannes (comme un robot). Le film gagne ainsi en humour par rapport à ses prédécesseurs (de ce point de vue il ressemble à "Avengers") mais un peu trop parfois tant Shane Black s’amuse à dégommer son sujet dès que ça devient un peu sérieux (de ce point de vue il ne ressemble pas à « Avengers »). Ça a au moins le mérite d’éviter de se prendre trop au sérieux et d’au passage livrer un divertissement complet.
Le scénario n’est pas en reste niveau contre-pied ; malin dans sa trame il livre à rythme régulier des passages musclés ne laissant jamais l’ennui s’immiscer même dans le milieu du film souvent ventre mou de ce genre de production. Dommage finalement que les méchants soient un peu en reste ; on ne comprend pas vraiment leurs motivations et leur personnages ne sont pas suffisamment travaillés pour être exploiter pleinement. Le propos et le rebondissement majeur sont en revanche très bien trouvés en proposant une vision critique sur notre besoin de mettre un nom et un visage pour représenter un mal au lieu de voir ce dernier dans son ensemble et dans sa complexité. Un discours critique sur le manichéisme dans un film de super-héros. Couillu.
Un retour en forme pour Tony Stark et son "Iron Man" malmené qui, même s'il n'arrive pas au niveau du premier épisode, prouve que le héros a su se relever d'un "Iron Man 2" décevant et assez vain, et confirme qu'il est la franchise la plus complète de l'univers "Avengers".