Quand un film coréen parcourt autant de kilomètres pour finalement arriver sur l'écran d'une petite salle de province française on peut parier sans prendre trop de risques que ça va parler de vengeance. Bingo! On a donc droit a un énième thriller de vengeance dont l'identité visuelle se situe principalement dans la dégueulasserie, mais je ne vais pas bouder mon plaisir, on a été plutôt bien loti jusqu'ici.

Un cornet de larves de vers à soie frites dans la main, c'est parti pour le film.

Alors l'histoire, donc, un type bien se transforme en gros pourri pour venger sa petite amie, victime d'un dangereux psychopathe. Tiens, ça me rappelle quelque chose, mais poursuivons. Un combat psychologique s'engage entre l'ancien diable et le nouveau qui surgit régulièrement de nul part pour lui meuler la face.
S'en suit un sketch surréaliste dans une voiture où un type planté de vingt coups de couteaux continue de conduire en faisant "aaaaaaaaaah" et le type derrière planté d'autant fait "ooooooooooh" et le méchant fait "hyaah hyaah", fin du sketch, retour au film.
Ça s'annonce pas transcendant mais assez sympathique tout de même, d'autant que les acteurs sont très bons.

Soudain, c'est le drame ! Le meurtrier va voir un pote à lui, spécialisé dans la séquestration et l'équarrissage. L'un et l'autre ont un bon rendement, une activité prospère et vivent éloignés de quelques kilomètres seulement. Visiblement, la disparition de dizaines de jeunes filles suivie, ou pas, de la découverte de corps mutilés et la probabilité d'avoir un tueur en série dans la nature ne semblent pas émouvoir plus que ça l'opinion public vu qu'on trouve encore des auto-stoppeuses seules en pleine nuit qui montent dans les voitures d'illustres d'inconnus. Les affaires de meurtres en série sont, il est vrai, assez rarement médiatisées.
Il apparaît également que la police coréenne n'a pas jugé utile d'aller faire un tour chez notre meurtrier, déjà suspecté dans des affaires précédentes, ce qui est heureux pour lui vu qu'il conserve une montagne d'escarpins dans ses tiroirs. Notons enfin que la police se plaît aussi à laisser de présumés meurtriers sans surveillance à l'hôpital.

Cette histoire commence à devenir fantaisiste, d'autant que le traqueur traqué possède une faculté à se remettre de blessures graves en un temps incroyablement court. Bof.
A force de faire n'importe quoi, le 'gentil' se fait prendre à son propre jeu, c'était couru. Dans un sursaut de folie, il parvient néanmoins à subtiliser le monstre au nez et à la barbe de la police en l'enfournant dans sa voiture, on se demande bien comment il va réussir à conduire tout en maitrisant la bête humaine, vu que jusqu'ici elle s'est révélée extrêmement combative. Ah, tiens, une ellipse, les voilà dans un hangar.
Mon détecteur de conneries s'emballe.
Le gentil fait un discours pathétique, le méchant fait un discours ridicule, on décide pour finir de convier la famille du deuxième à sa décapitation. Pourquoi faire souffrir des innocents en leur proposant ce spectacle? Le gentil serait-il devenu un diable lui aussi? C'est profond ça, tiens!

Moralité: la vengeance c'est pas bien et tant va la cruche à l'eau qu'à la fin ça me les brise.
Tanaziof
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le 20 juil. 2011

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Tanaziof

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