Œdipe adipeux.
Voir J’ai tué à ma mère après Mommy a tout de retour aux sources et d’un voyage dans le temps qui, s’il semble bref puisque le film n’a que 5 ans, est en réalité bien ample au regard de la carrière...
le 29 oct. 2014
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Commençons d'abord par une petite explication, car il faut du temps pour y croire...Dans ce film, qui est Xavier Dolan ? Alors, Xavier Dolan est le réalisateur, mais aussi l'acteur principal, le producteur et le scénariste...Et, à titre d'information, ce jeune prodige a vingt ans (il était même plus jeune quand il a réalisé le film...) ! Rien que pour ça déjà, il mérite toute votre attention !
Ce film m'a interpellée à bien des égards. C'est un film percutant, d'une violence verbale déconcertante, mais aussi et surtout d'une poésie et d'une beauté des choses simples, le tout accompagné d'un bel hommage à tous arts confondus. L'emploi de textes littéraires y est fréquent, la musique est extrêmement bien utilisée (c'est fou tout ce qu'elle parvient à nous faire ressentir), qui va jusqu'à masquer totalement les bruits de telle ou telle scène. Notons également l'omniprésence de l'art pictural : dans chaque décor il y a au minimum un tableau, avec des parallèles frappants comme par exemple la mère d'Antonin et son amant devant une étreinte de Klimt, ou la présence non fortuite du tableau « Le cri ». Tant de plans sont merveilleusement réfléchis : la scène du fast-food, les successions rapides de photographies, du simple papillon à la vierge et l'enfant...Ou même certains dialogues mère-fils : loin du simple champ/contre-champ, l'image ne se limite pas à filmer le personnage mais ne lui laisse qu'une moitié d'écran, l'autre moitié étant remplie par le vide à ses côtés pour renforcer l'idée de solitude et d'incompréhension de ces deux êtres.
Un fort accent québécois plein de charme et un débit de mots extrêmement rapide, mais je n'ai pas du tout souffert des passages où cela faisait obstacle à la compréhension du texte. Un très beau jeu de la part des acteurs, notamment des deux protagonistes principaux qui passent de l'amour à la haine avec une facilité hallucinante, rendant ainsi leur relation aussi complexe et belle qu'il est possible.
Un Hubert attachant qui nous séduit tout au long, une mère qui comme pour son fils nous paraît tantôt aimante tantôt acariâtre.
Dolan, c'est l'art de la vraisemblance : on y croit sans même se poser la question. On est même surpris quand vient la fin, on la trouve justifiée après réflexion mais sur le coup tellement brutale...on est tellement au cœur du sujet qu'on en sort à contrecœur, avec étonnement et stupéfaction.
Une belle découverte à bien des niveaux. L'étonnant début de carrière d'un Xavier Dolan, qui malgré son jeune âge, nous fascine par tant de justesse. Un premier film de cette qualité est bien plus que prometteur pour la suite...Moi je dis, vivement !
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Créée
le 8 mars 2012
Modifiée
le 26 juil. 2012
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