Difficile de ne pas avoir envie de comparer Jack le Chasseur de Géants et Le Monde Fantastique d’Oz. Les deux films sortent à deux semaines d’écart, sont distribués par deux mastodontes (Warner Bros et Disney) et sont basés sur des histoires pour enfant. Nul doute que le public ne manquera pas de les confondre. Et si l’un est mis en scène par le réalisateur de la trilogie Spider-Man, l’autre est réalisé par l’homme derrière X-Men.
Et l’un comme l’autre sont d’honorables divertissements familiaux.
Mais la comparaison s’arrêtera là. Oz est une histoire du 20e siècle alors que Jack et ses Géants sont issus d’un conte populaire. En effet, si le film reprend le titre de Jack Le Tueur des Géants un conte anglais rattaché aux légendes arthuriennes, il est en réalité basé sur l’histoire d’un autre Jack, celui qui a possédé des haricots magiques (vous avez peut-être vu la sympathique version de Disney avec Mickey, Donald et Dingo).

Si vous ne connaissez pas l’histoire d’origine, datant de quelque part au 18e siècle et se déroulant en Cornouailles, il est question d’un jeune garçon très pauvre qui part vendre une vache au marché et se rend compte à son retour qu’il a été payé en haricots – magiques donc. Et c’est grâce aux graines plantées qu’il va se retrouver au ciel et voler le trésor d’un géant.
Dans le film qui nous intéresse, Christopher McQuarrie et Mark Bomback en reprennent les grandes lignes : le garçon, le marché, les haricots, et les fameux géants mais y ajoutent une couche supplémentaire incluant une princesse et un humain avide de pouvoir. Jack va en effet croiser une jolie demoiselle de sang royal et un soir d’orage, alors qu’il est rentré chez lui avec les fameux haricots, elle va trouver refuge dans sa chaumière. C’est ainsi qu’elle se retrouvera emportée au pays des géants et qu’il va partir à sa recherche avec l’aide des soldats du roi. Ajoutez y une couronne magique, une vieille légende et vous aurez compris l’histoire.

L’histoire est facile ? Oui mais Bryan Singer n’a ici pas la prétention de faire autre chose que de nous raconter un conte, peut-être un peu plus dense que l’original et permettant une bataille de fin d’envergure mais un conte tout de même. D’ailleurs la scène d’introduction résume assez bien en cela le film : on y découvre Jack jeune découvrant la légende des géants à travers la lecture que son père fait de l’histoire et en parallèle Isabelle (la princesse) et sa mère. On se doute donc que tout cela sera cousu de fil blanc et qu’ils finiront ensemble. Mais peu importe si l’ensemble fonctionne. Les acteurs sont bons (Ewan McGregor en chef des gardes royaux s’amuse beaucoup, Nicholas Hoult fait le boulot, la jeune Eleanor Tomlinson est une charmante découverte et on sourit même au petit rôle de Warwick Davies) et on prend du plaisir à découvrir leurs aventures, surtout quand elles vont piocher dans l’histoire d’origine.
Singer reprend en effet l’idée d’une scène de cuisine où un humain est planqué dans le four et réutilise la rituelle du texte « Fee-fi-fo-fum ! » comme étant le nom de quatre géants.

Malheureusement, le film souffre d’effets spéciaux absolument désastreux. Les premiers plans aériens du royaume, entièrement numériques, semblent d’un autre âge et beaucoup d’effets visuels seront à la ramasse. Qui plus est, Singer est en petite forme. Sa réalisation est sympathique mais on a l’impression que le réalisateur de l’incroyable X-Men 2 et du très beau Superman Returns ne commence à s’amuser que lors de la scène finale, l’attaque d’un château. Pour tout le reste, le réalisateur manque de panache. De là à penser qu’il ne s’est pas cassé la tête pour ce qui était un film de commande, il n’y a qu’un pas. John Ottman à la musique n’est pas non plus très motivé et fait piocher ses idées du coté de John Williams et de Howard Shore.

A l’inverse du Monde Fantastique d’Oz qui était visuellement magnifique, Jack Le Chasseur de Géants est un film aux effets spéciaux ratés et mis en scène par un Singer peu inspiré. Mais l’ensemble est néanmoins efficace grâce à une histoire simple mais solide et des acteurs qui prennent et donnent du plaisir. Un divertissement honnête, à voir en famille.
cloneweb
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Films vus en 2013

Créée

le 21 mars 2013

Critique lue 527 fois

1 j'aime

cloneweb

Écrit par

Critique lue 527 fois

1

D'autres avis sur Jack le chasseur de géants

Jack le chasseur de géants
Rano84
5

Lui, il veut planter sa petite graine....

Mode Ctrl+C / Ctrl+V on = A Agrabah , Aladdin est un orphelin sans le sous, un jour au marché, il rencontre Jasmine, princesse s'étant enfuie pour voir le monde, de plus, son père lui impose...

le 7 juin 2013

23 j'aime

2

Jack le chasseur de géants
Gand-Alf
5

La fin des haricots.

Après deux échecs consécutifs, Bryan Singer ne se laisse pas démonter pour autant et s'attaque à une nouvelle transposition des aventures de Jack et du haricot magique, projet casse-gueule budgété à...

le 1 déc. 2013

17 j'aime

3

Jack le chasseur de géants
SpyRiteFr
5

Jack le chasseur de bides

Réalisé par Mr X-men, Bryan Singer, Jack The Giant Slayer se trouve être un film très classique et kitch, reprenant l'histoire du conte en le mettant à la sauce "adulte" mais très modéré, néanmoins...

le 28 mars 2013

11 j'aime

Du même critique

Die Hard : Belle journée pour mourir
cloneweb
2

Critique de Die Hard : Belle journée pour mourir par cloneweb

On ne va pas y aller par quatre chemins : Piège de Cristal, sorti en 1988, a inventé le film d’action des années 90. Bruce Willis lui doit sa carrière post-Clair de Lune et nous une tripotée de...

le 15 févr. 2013

168 j'aime

24

Prometheus
cloneweb
5

Critique de Prometheus par cloneweb

Ridley Scott est un réalisateur adulé mais pourtant, en y regardant de plus près, on se rend compte qu'il a quand même une carrière en dents de scie à tendance plongeante. Les premiers longs-métrages...

le 28 mai 2012

86 j'aime

20

Raiponce
cloneweb
8

Critique de Raiponce par cloneweb

Évoquée dans le documentaire « Waking Sleeping Beauty », les studios Disney ont eu une période fastueuse jusqu'à la fin des années 90. L'entrée dans les années 2000 s'est fait plus douloureusement...

le 9 nov. 2010

83 j'aime

3