Documentaire intéressant sur la vie et l'héritage laissé par Joe Strummer, ex-leader des clash et grand bonhomme de la musique moderne ; Julien Temple prend le parti d'une réalisation très-dynamique, mêlant de nombreux supports : images d'archive, témoignages plus ou moins inspirés de personnalités (le sermon de Bono sur l'intégrité artistique se rangeant sans mal dans la deuxième catégorie... Sale irlandais va.), petites folies graphiques ou même intégration de dessin animé -une adaptation de La Ferme des Animaux si je ne me Dr. Mabuse- sisi la famille.

La première partie est brouillon, elle fourmille d'infos sur l'époque, l'enfance et la famille Strummer, l'opposition hippie/punk et les débuts musicaux jusqu'à la formation des Clash ; passées quelques minutes d'adaptation, tout se clarifie, et on arrive à retirer pas mal d'infos intéressantes ; surtout, Temple, avec cette narration fourmillante, colle au plus près du tempérament de Strummer, et ça, c'est la base.
La deuxième partie s'intéresse à la gloire, puis au retrait médiatique, puis au retour médiatique, puis à la carrière cinématographique de Strummer, et ce jusqu'à sa mort ; ici Temple va un peu plus poser son rythme, approfondissant plus les motivations de son objet d'étude, n'utilisant presque plus que de l'archive et des témoignages de l'entourage de Strummer ; l'immersion est moindre, mais le cinéaste peut ainsi distiller ce qu'on attendait tous, London Calling et Rock the Casbah : bon, dur de se foirer pour amener deux chansons mortelles, et Temple ne se foire pas, tout va bien. Il en profite aussi pour reprendre le message de Strummer, qui a toujours mêlé énormément d'influences dans sa musique, et apparaît ici comme un saint patron des minorités ethniques, mais un tout petit peu sous l'influence de psychotropes quand même.

Un très bon film, qui doit beaucoup à la personnalité fascinante de Strummer, mais aussi à une bande-son très diverse et toujours dans le ton, et au bon équilibre entre didactique et immersif trouvé par Temple.
Pas la peine de virer les marchands donc. Du Temple.
lucasstagnette
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le 20 août 2011

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Lucas Stagnette

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