“Paris, avant la Première Guerre mondiale. Jim, un Français, et Jules, un Autrichien, sont des amis inséparables. Ils tombent amoureux de la même femme, Catherine, mais c'est Jules que Catherine épouse. Après la guerre, Jim rejoint le couple en Autriche. Catherine avoue qu'elle n'est pas heureuse avec Jules, lequel accepte que sa femme prenne Jim pour amant.” Une fois de plus, François Truffaut fait le choix de s’entourer d’une chanteuse pour incarner l'un des rôles principaux de son film, Catherine étant Jeanne Moreau.
Je trouve l’amitié de Jules et Jim dans ce film très touchante, deux jeunes hommes ayant une sensibilité artistique, une curiosité intellectuelle et un amour pour la vie sociale qui laisse libre court à Truffaut pour nous faire découvrir le Paris du début du XXème siècle par le spectre des sorties mondaines et des discussions entre Jules et Jim avant leur rencontre avec Catherine.
C’est fascinant de voir les costumes et les moeurs de l’époque: que les femmes ne puissent pas se rendre dans les bistrots, qu’ils boivent du café dans des verres à vin, qu’ils entretiennent des relations épistolaires etc..
Encore une fois, la plus grosse préoccupation de ces deux personnages, ce sont les femmes. Une préoccupation qui viendra se tarir au moment où Catherine s’imposera dans leur vie respective. Mais qui est semble également être la préoccupation des artistes de l’époque également puisque ce sont essentiellement des visages de femmes qui sont taillés par les sculpteurs et représentés par les peintres.
Jeanne Moreau, Catherine, joue dans ce film un rôle phare et serai ce qu’on pourrait appeler “la girouette émotionnelle” car ce sont ses désidératas et ses intérêts pour les hommes qui orienteront toute la direction que prend l’histoire.
Jules décrit et interprète les femmes, au tout début lorsqu’ils rentrent tous les trois du théâtre, comme un danger. Un constat sur les femmes qui avait d’ailleurs suscité une réaction impulsive et démesurée de la part de Catherine qui avait alors sauté de la calèche pour se jeter dans la Seine. Une réaction disproportionnée destinée à attirer l’attention sur elle, une attention qu’elle réclame et sollicite en permanence; Catherine est déterminée, têtue et sait pertinemment ce qu’elle veut, on suit donc avec elle, tout le long du film, sa quête insatiable de désirs capricieux qui l'amènera vers les extrêmes comme commettre un impair…
Par ailleurs, je pense qu’une des grandes de force de Jules et Jim c’est de nous faire voyager à travers les années et de nous faire découvrir un esthétique d’avant et après guerre, aussi bien en milieu urbain, à Paris, qu’au bord de la mer dans le Sud ou à la campagne en Autriche!