Je suis partagé.
Revoir des films comme Jumanji quoiqu'on en pense du capital nostalgique n'a jamais rien de bon.
Surtout quand on se rend compte que fondamentalement ce qui fait tourner la machine de l'intrigue est l'inexplicable désir masochiste de Robin WIlliams a foutre encore plus la merde, en faisant jouer les dés à lui et ses convives.
Alors certes, la fin justifie son action, en jouant le coup de la machine à remonter le temps, mais rien dans l'intrigue n'annoncait cela.
Rien ne garantissait que de gagner allait remettre tout à la normale, donc on est en droit de se poser de sérieuses questions sur la psychologie d'un Alan Parrish qui après un retour trop brusque a la civilisation, voulait sans doute la voir piétinée (je vais trop loin ? bon ok je vais trop loin).
Néanmoins, hormis cela et les quelques défauts d'écritures qui viennent interferer le film, Jumanji s'avère être le roi du divertissement familial des 90's, au même titre que les Goonies l'était dans la décennie précédente.
Si Jumanji ne fait pas preuve d'autant d'espieglerie et d'hilarité que les Goonies, il fait preuve d'un sens de la maturité surprenant.
Car dans son histoire de Peter Pan inversé (ce qui aura été finalement le role de toute la carrière de Robin Williams), on nous conte surtout l'histoire d'un homme au délà d'être hanté de ses années prisonnier de la jungle, traumatisé par l'autoritarisme de son père, représenté par Van Pelt et gardant la même idée de génie de JM Barie de le faire jouer par le même acteur que le père Parrish.
Et c'est cette peur de l'autoritarisme, qui litteralement, va le faire éloigner de ce que son père est véritablement: un père aimant qui aura ruiné toute sa fortune et sa vie a retrouver son fils.
C'est une fibre dramatique pour le moins étonnante, dans ce que l'inconscient populaire aura retenu comme une immense eye candy venant d'ILM.
En réalité, il est impossible aujourd'hui de ne pas souffler du nez en voyant les singes en 3D balbutiante de 1995.
Mais force est de reconnaitre, que le film sait créer le suspense, la tension et créer des mises en places captivantes pour précéder chacune de ses scènes d'actions. Il n'y a qu'a voir la charge des rhinos, ou les effets qui l'amènent, en font un monstre d’efficacité, quelque chose qu'Hollywood a définitivement perdu maintenant qu'il peut se gaver non stop de CGI.
C'est un excellent boulot de réalisation de la part de Joe Johnston, mais aussi de ses acteurs ou Robin brille sans forcer, et Bonnie Hunt est parfaite en quadra lunatique sous le coup des séquelles de sa partie de 1969.
Il y'a même ce coté un peu satirique propre aux années 1990, ou après avoir vendu une arme a feu de guerre, l'armurier demande seulement après naivement, si son acheteur n'est pas "un serial killer".
Ce n'est pas aussi glorieux que dans mes souvenirs, mais ca mérite définitivement d'y rejouer.

HugoShapiro
7
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le 23 févr. 2016

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HugoShapiro

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