Spielberg, tu nous manques.

Le Monde perdu : Jurassic Park ne fut pas un aussi gros succès que le premier Jurassic Park, mais il rapporta tout de même plus de 600 millions de dollars dans le monde, pour un budget de 73 millions. Les studios ont donc profité de ce succès pour lancer la production d'un troisième opus. Un troisième opus qui reste aujourd'hui souvent considéré comme le moins bon de la saga. Il rapporta seulement un peu plus de 350 millions de dollar pour son budget de 93 millions. Cet "échec" aurait pu être prédit dès le début, la production souffrant de plusieurs problèmes et retardements.

Le film sortit finalement en 2001, sous la direction de Joe Johnston qui remplace Steven Spielberg après que ce dernier se soit retiré du poste suite aux nombreuses réécritures. On peut déjà faire la remarque que l'absence du réalisateur des Dents de la mer se fait cruellement ressentir. Ce troisième opus, contrairement aux deux précédents, ne contient aucune scène forte et véritablement marquante. Il n'y a pas non plus de suspens. Le précédent film déjà était un peu plus orienté spectacle que suspens, mais celui-ci fait pire, jouant tout sur l'action. Certes, cela donne lieu à quelques séquences assez sympathiques, telle que l'attaque du Spinausorus dans la rivière, mais on est loin de la puissance dramatique du premier opus. Et à l'inverse, d'autres scènes semblent tout droit sorties de nanar comme celle de l'attaque de l'avion par le Spinausorus. Joe Johnston n'a tout simplement pas le talent de Steven Spielberg.

Il n'y a pas qu'au niveau de la mise en scène que le film déçoit. D'une part, le scénario de ce volet n'est pas une adaptation de David Koep d'un livre de Michael Crichton. Cela se ressent dans l'écriture du film qui contient quelques clichés, facilités scénaristiques et invraisemblances. D'autre part, il y a malheureusement beaucoup moins d'animatroniques dans cet opus. Ils ont été remplacés par de nombreuses images de synthèses. Même si ces dernières se sont améliorées depuis les deux derniers films, elles ne font pas aussi réalistes que les animatroniques. Eux donnaient réellement l'impression que les dinosaures étaient vrais et cela participait beaucoup dans l'émerveillement que procuraient les films. Cette magie n'est pas présente dans ce troisième volet.

Au final, dans l'ensemble, Jurassic Park 3 se regarde sans déplaisir. Il n'est clairement pas au niveau des deux précédents films, cela se ressent dans tous les aspects (autant par le changement de réalisateur que de scénariste et de compositeur). Néanmoins, malgré tous ses défauts quand on le compare aux deux opus de Spielberg, il reste un divertissement juste sympathique que certains pourraient appelé un "plaisir coupable".