C'est avec un air de Disneyland du Crétacé que Jurassic World se présente à nous, reconstitution parfaite de ce à quoi un parc à thème futuriste pourrait ressembler. Car avec ses attractions ressemblant à s'y méprendre aux Hollywood Park Resort (dont un Mosasaure particulièrement massif ou des circuits dans la jungles des dinosaures), on y croit.
22 ans après le premier film culte, la licence Jurassic Park revient donc sur le grand écran. Avec des moyens de productions conséquents, le film est pourtant réalisé par un bonhomme inconnu, ce que l'on classerait plutôt comme un "réal indé". Et ce n'est pas plus mal. Car en tant que fan de la première heure de Jurassic Park (et non pas un Yes Man qui bourrinerait le blockbuster pour qu'il se vende), ce dernier façonne son long-métrage avec une multitude de références au premier film. En deux mots, une déclaration d'amour.
JP (oui oui c'est un anagramme de flemmard), JP que disais-je, devait son succès à la tension et au suspens incroyable dont il était pourvu. Là, si les enjeux deviennent différents, le suspens est bien dosé, les retournements de situation sont présents et vous vous surprendrez plus d'une fois à sursauter sur votre siège de cinéma. Je ne vous en dit pas plus sur la traque de l'Indominus Rex…
Par ailleurs, tout comme le premier film, l'accent est mis sur l'inconscience des expériences génétiques de l'homme: on ne fait pas impunément joujou avec Dame Nature, que ce soit pour un usage médiatique ou militaire.
Bien sûr, le casting n'est pas au sommet de la perfection. Chris Pratt prend trop les poses de beau gosse, on sent que le succès à Hollywood lui est un peu monté à la tête. Néanmoins, si son "dressage" de raptors m'avait fait peur dans la bande-annonce, cet élément est bien mieux exploité dans le film; en effet, il s'agit plus d'une compréhension des rites sociaux entre animaux plutôt que du domptage d'un carnivore sauvage.
De plus, puisque nous sommes sur le casting, l'autre tête d'affiche est Claire Deaning dans son rôle de PDG pragmatique en tailleur. Si le personnage est plutôt attachant, je suis impressionné de voir tout ce qu'une femme avec des talons hauts peut faire. Courir dans la jungle, sur les rebords d'une cascade, dans la terre boueuse d'Isla Nublar… Vous l'aurez compris, ce n'est pas très très réaliste. Le reste des personnages est dans la moyenne, avec une pincée d'humour appréciable.
Enfin, le dernier acte du film est à mon sens le moins bon; où l'intrigue se boucle par une bataille entre dinosaures, et même un "Super Raptor" venant à la rescousse. Les uns diront fan service, les autres trouveront cette scène d'anthologie jouissive avec le retour du magnifique T-Rex. Toutefois, à titre personnel, j'aurai préféré que l'intrigue ne se termine pas par un affrontement entre "gentils" et "méchants" dinosaures, mais plutôt que la faune reprenne définitivement le pas sur l'homme. Ce avec quoi la fin recoupe, plus ou moins.
Mais mis à part cela, les effets techniques, la musique, la tension et l'histoire nous plongent dans le fascinant parc du Jurassique; nostalgie et frissons à l'appui.
Franchement, que nous faut-il de plus ?
Avec un superbe démarrage de 511 millions de dollars de recette en 5 jours, le long-métrage établit par ailleurs un record historique; et force est d'admettre, au minima, son succès commercial.
7,5/10
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