Jurassic Park premier du nom a été de mémoire ma première grande claque cinématographique. La maitrise des CGI, les personnages simples mais attachants, le suspense, tout dans ce film est culte pour ceux de ma génération, ayant vu la télévision et le minitel être remplacés par les promesses offertes par un modem 56k faisant un bruit indescriptible et l'invasion lente d'images numériques s'imposant peu à peu après 20 ans d'existence.
Et c'est bien sur la nostalgie que compte capitaliser Jurassic World, suite du premier qui ne tient pas vraiment compte des 2 et 3 (sans pour autant les occulter, on n'y fait juste pas référence) et montre le concept de John Hammond (un zoo géant de dinosaures) rattrapé par la dure loi du marketing et du profit. Les nouvelles attractions ne doivent plus être variées, elles doivent être plus grandes, plus fortes, plus terrifiantes. Et forcément, arrive le moment où le staff réalisé que le facteur "plus" est devenu "trop"...
C'est justement le problème que j'ai avec le film : il en fait trop et il en est conscient. La taille du parc, le dressage des "petites futées", l'Indominus Rex, le Mosasaure, tout est démesure et jusqu'au-boutiste. A côté de ça, on vient titiller la fibre nostalgique en multipliant les clins d'oeil au premier (that caméo de Mr ADN ^^)... Tout ça pour dire quoi ? Qu'il serait bon qu'on lâche un peu la grappe des scénaristes. Arrêtez d'exiger des scénaristes qu'ils pondent des suites qui font comme le précédent mais en plus balèze, d'en demander toujours plus, parce qu'au bout d'un moment, on obtient ça : un film sans âme qui ne fait que resucer le schéma du précédent tout en rajoutant le truc trop fort qui justifie la production d'une nouvelle suite, avec le risque que ça parte dans tous les sens. Et si on pousse la logique à fond, on deviendra tel Ian Malcolm, à se poser devant ce qu'on voit et s'exclamer : "C'est vraiment un gros tas de merde !"
Jurassic World veut parler aux membres de la génération Y qui ont perdu cette capacité à apprécier l'originalité et la créativité pour ressasser ce qui a fait leur enfance. Je n'en fais pas partie, donc forcément, le film ne me parle pas et peine donc à prêcher le converti que je suis. Pas de deuxième visite pour moi à Jurassic World, désolé.