Après 14 longues années d’attentes, Jurassic Park revient enfin après le décevant mais pas mauvais Jurassic Park III. Le but est donc de retrouver un second souffle pour cette saga qui a permis de démocratiser les blockbusters. Les producteurs n’ayant pas les couilles de faire une suite du trois on décide de rebooter la saga et de repartir sur des meilleurs bases que celle laissé par le trois.


Qu’on ce le dise je ne suis pas un inconditionnel de la saga que j’ai découvert sur le tard même si j’ai une affection particulière pour le premier qui s’offrait le luxe d’avoir des personnages haut en couleur et qui dosait habillement aventure trépidante et humour avec des effets spéciaux révolutionnaires pour l’époque. Mais alors que donne ce quatrième opus ? C’est un film intéressant dans le fond mais très imparfait et rempli de paradoxe. En effet ce film est au final un plaidoyer anti Hollywood et anti blockbuster ce qui est assez couillu dans un film de cet envergure.


Le but de film est de montrer que le public recherche davantage de sensationnalisme en visionnant des films au cinéma en voulant des effets spéciaux plus dantesques et de l’action encore plus rythmés. Cependant à force cela coûte chère et on finit par arriver au point de non retour ou l’industrie Hollywoodienne forcer de dépenser davantage d’argent de plus en plus fréquemment finit par délaisser les moyennes productions et les petites productions et créer un seul et même genre de mastodonte (notre antagoniste principal) qui dévorera toute les autres productions cinématographique moins imposante (les autres dinosaures) ce qui à termes ruinera la production cinématographique dans son ensemble, chose que Georges Lucas et Steven Spielberg (producteur exécutif du film d’ailleurs) ont déjà évoqué par le passé.


Le film parle également de relations tendues entre réalisateur et producteur puisque ses derniers ne cessent de parler d’argent à amasser sans connaître l’engeance même du processus de réalisation parfois et sans écouter la démarche artistique du réalisateur. L’échange entre Chris Pratt et Vincent d’Onofrio est particulièrement révélateur du sujet de ce film puisque ce dernier veut utiliser les Raptors dans le cadre de l’armée et s’en mettre plein les poches là ou Chris Pratt a créé des liens étroits avec ses Raptors ce sont ses bébés c’est lui qui les as vu grandir qui peut les contrôler et qui d’une certaines manières les a façonnés.


Il n’y a aucun intérêt pour lui de remettre ses « bébés » à des personnes qui n’ont pas les mêmes desseins que lui. Tu le sens le rapport conflictuel la entre le producteur (Vincent d’Onofrio) qui veut simplement récolter le pactole et le réalisateur (Chris Pratt) qui a mis toute son énergie dans un projet et qui veut obtenir le meilleur résultat possible peut importe le résultat financier. D’ailleurs dans cette scène, Colin Trevorow nous fait comprendre que dans ce rapport de force c’est souvent les producteurs qui l’emportent avec Chris Pratt qui se retrouve dans une cellule et Vincent d’Onofrio qui le regarde presque amusé à l’extérieur de l’enclos.


Cependant si le message est louable on peut regretter que le réalisateur face un travail de yes man derrière avec des personnages clichés à l’extrême, des situations déjà vu sans fois et une recherche de sensationnalisme justement inverse au fond qu’il exploite. Certains me diront que tout cela est justement fait exprès et qu’il met en exergue le fond de sa pensée sur la forme de son long métrage. Oui pourquoi pas mais il est bien plus facile de montrer les clichés et de faire « bouh regarder comme le film ce ressemble tous pour plaire au public toujours plus demandeur de sensation forte », alors qu’il est bien plus difficile d’innover.


Je disais au début que le premier Jurassic Park était réussi car en plus d’avoir des personnages bien plus attachant il utilisait souvent l’économie de moyen, suggérer plutôt que montrer. En effet hormis la découverte des dinosaures dans la plaine et la scène du T-Rex, le premier Jurassic Park savait créer la tension en ne montrant pas la menace et Colin Trevorow pouvait très bien faire cela il aurait ainsi joint le geste à la parole alors que là j’ai l’impression qu’il s’arrête à mi chemin.


Je le trouve aussi un peu présomptueux de manger la main qui le nourri car le réalisateur est un complet anonyme avant ce film et que sans cela il le serait toujours. J’aurai moins gueuler si c’est un réalisateur de renom qui a souvent réalisé du côté de l’indépendant. Certains me rétorqueront que ce n’est pas lui qui a fait le scénario et que c’est Spielberg qui a la main mise sur cela. Sauf que ça revient au même et c’est presque pire.


Le gars gueule sur la surabondance de blockbuster toujours plus chère alors que c’est lui et Lucas qui en sont à l’origine. C’est tendre le bâton pour se faire battre. Je trouve la fin un peu manichéen et simpliste aussi ou le cinéma indépendant nous sauvera (symbolisé par le Raptor). Je suis un immense fan du cinéma indépendant car c’est celui qui innove le plus ses dernières années, mais ce qui fait la magie du cinéma c’est sa multiplicité dans sa manière d’approche.


Ainsi mettre sur un piédestal le cinéma indépendant à défaut des blockbusters c’est idiot. Il faut un équilibre entre les deux pour contenter tout le monde. Cependant c’était une des seules fins possibles à ce stade du film et le T-Rex symbolise peut être les anciens blockbusters plus occasionnels et moins onéreux qui cohabite avec le cinéma indépendant donc sa passe au finale.


Bon parlons du film en lui-même maintenant. Bizarrement hormis les faits évoqués au dessus je n’ai pas grand-chose à dire dessus c’est propre mais terriblement quelconque. Les acteurs s’en sorte et certains sont bien tête à claque comme il faut (le Grand Frère et Bryce Dallas Howard en tête, quoique l’autre gamin aussi). Je regrette tout de même que les personnages ne soit que des fonctions sans aucune personnalité propre. Après certains protagoniste évolue (Bryce Dallas Howard ce rapproche de ses neveux et le grand frère de son petit frère) mettant en exergue les valeurs familiales et traditionnel chère à l'Amérique bien pensante.


Mais c’est cliché et cette évolution est dû aux divers éléments qu’ils affrontent et non à une prise de conscience de réel du coup il n’y a aucune empathie envers les personnages qui sont bien trop lisses. Le scénario dans sa trame global et non dans le sous texte est assez banal avec des choix assez étrange qui sont abandonnés brusquement comme le grand frère qui pense qu’à coucher avec tout ce qui bouge mais au final on l’abandonne d’un coup on ne sait pas le message de ses quelques scènes là.


La réalisation elle est agréable avec quelques coups d’éclat (le travelling qui montre la magnificence du parc en début de film, la scène avec Chris Pratt sur sa moto entouré de Raptor ou une belle scène ou on voit un dinosaure mutilé de part en part et Chris Pratt qui allège ses dernières souffrances avec comme sous texte un réalisateur qui voit impuissant la mort des moyennes productions). Les effets spéciaux sont de qualité c’est indéniables, le tout ce suit sans déplaisir mais ce n’est pas une grosse claque.


Au final c’est le film se suit sans déplaisir et que le sous texte reste couillu pour un film de cet envergure on regrette un manque d’audace pour mettre en exergue cette idée. Au final j’ai l’impression de voir un gars qui milite pour une cause mais qui ne fait rien derrière. C’est bien de militer mais s’engager c’est mieux.

KS-1695

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