La nostalgie.
Sincèrement, j'ai eu beau m'être trifouillé les méninges, avoir refait la logique 15 fois dans ma tête, il ne peut y'avoir que ça.
Il n'y a que la nostalgie qui peut expliquer un possible engouement pour Jurassic World.
Apotres du "Ceci est une nouvelle page, ceci est un reboot", vous vous acharnez sur le mauvais film.
Jurassic World ne vit qu'exclusivement par Jurassic Park.
Mettons un instant de coté, les "hommages" putassiers et infames, et la présence au sein de l'histoire de l'ancien parc.
Le film ne peut en aucun cas agir comme le premier film d'un univers.
La première fois que nous voyons des dinosaures adultes en entier, le film agit comme si son audience les connaissait déjà.
Aucun sens de la découverte, aucune mise en place. Rien.
Les seuls moments ou le film lève le rideau sur quelque chose, c'est pour montrer le parc reconstruit dans des CGI surexposés.
Doit on mentionner l'usage ad nauseum du thème de John Williams aux moments les moins pertinents ?
Cela aurait pu être la mantra du film "Ne jamais utiliser ses cartes au bon moment".
Une des rares bonnes scènes du film consiste à voir Bryce Dallas Howard découvrir un brachiosaure agonisant (dieu merci un animatronique pour une fois).
Cette scène est sobre, efficace et crée quelque chose de véritablement cinématographique.
Mais raté, elle intervient alors qu'elle et Chris Pratt sont censés être dans l'urgence de retrouver ses neveux et donne l'impression qu'ils en ont soudainement plus rien à foutre.
Et malheuresement, il n'y a pas que dans la gestion de l'intrigue, ou du rythme catastrophique de ce film.
La réalisation agit comme un fourre tout sans véritable direction.
Toutes les scènes d'action, pourtant lisibles, se privent de clareté géographique et de cohérence.
Ainsi des raptors deviennent prestidigitateurs et disparaissent dès qu'on tire un coup de feu.
Ou encore la nuit arrive sans crier gare.
Aussi le choix béant d'abuser du CGI, venant te frapper de plein fouet lors de l'éclosion des oeufs du plan d'ouverture, d'un réalisateur bien trop confiant sur le réalisme de ses créatures digitales.
Par ailleurs des créatures faisant souvent aussi fausses (les documentaires de la BBC faisaient à peine pire) que les personnages, aux développements quasi inexistants et aux morts puant sérieusement le Uwe Boll.
Alors oui, il y'a bien Chris Pratt, mais si le role avait été joué par quelqu'un d'autre, le film aurait perdu le peu d'interêt qu'il a.
Seuls les gamins ont a peine quelque chose à défendre et leur storyline passe à la trappe, merci à un montage inégal.
Donc au final tout ca pour quoi ?
Pour nous vendre des Mercedes Benz, des Samsung, des Starbucks, du Verizon, des Beats by Dre.
Le film tente dans un ultime barroud d'honneur de balancer deux trois répliques contre le consumérisme.
A quoi bon ? Les marques sont présentes, la pub est effective.
A ce stade la, il s'agit juste de foutage de gueule du spéctateur en bonne et due forme.
Tout comme, si Hammond était un vieux papi, qui finalement était pris de remords et se rendait compte que son parc fut une erreur, ici Simon Masrani est un patron bien jusqu'au bout.
Non les salauds, c'est son équipe technique qui ont pris son mémo au pied de la lettre.
Spielberg avait tort.
En 2015 ce n'est plus le Tyrannosaure Rex le roi.
C'est les corporates.