J'ai vraiment voulu éviter d'aller voir le film avec aprioris, mais très honnêtement, c'était mission impossible avec d'un côté la dino-coolitude d'avoir la suite d'un des films les plus emblématiques des années 90, et de l'autre une promo assommante et qui laissait présager le pire navet que la planète ait porté depuis 65 millions d'années. Non franchement, qui a eu l'idée de mettre une scène de course à moto avec des Raptors dans la bande annonce ?
Please don't suck...
Bon en même temps on en serait pas vraiment au coup d'essai. Alors que les fans de dinos essayent d'oublier tant bien que mal le 3ème et très mauvais episode de la franchise, et la tentative ridicule de récupération dans Transformers 4, ce film ne POUVAIT PAS être nul.
L'enjeu était trop grand, alors la prod, et Spielberg qui veille au grain, a essayé de mettre le paquet en assurant un fan service démentiel pour jouer en ´all in' sur la nostalgie de la génération Y des 80's. Vous et moi qui avons été bercés par les dinos et qui aurions de toutes façons dépensé sans compter pour retourner sur l'Isla Nublar voir la suite.
Les références sont donc légions et percent l'écran pour venir nous toucher en plein cœur. Le pitch déjà : deux enfants envoyés par leurs parents irresponsables dans un parc a dinos maudît qui compte 2 catastrophes majeures "T'inquiètes, ils ont changé le nom. What could go wrong?!". Mais aussi toute une série de détails qui tuent qui viennent de JP1 : le généticien asiatique, les vestiges du premier park, les lunettes de vision nocturne, la jeep, la scène du toit de 4x4 vitré entre le dino et les enfants revisitée avec une gyro-bulle, la fusée à main rouge, le T rex, les raptors, etc... Bref good ol' stuff !
Mais attends voir ? Ya rien de nouveau du coup ?
Pas vraiment, il faut le reconnaître, une fois le vernis du fan service gratté, il ne reste pas grand chose. Le film et les personnages sont assez mal écrits, et sortent tout droit des templates hollywoodiens du moment : 2 frères qui se rapprochent au cours du film, une allusion au divorce de leurs parents pour jouer inutilement sur la corde sensible, une tante forte indépendante et détachée qui court en talons et qui tombe amoureuse du héros badass, un gros méchant qui se prend un retour de flammes, des dialogues parfois assez téléphonés, des placements produits insupportables (Mercedes en tête), etc
On ajoute à cela un scénario qui applique avec zèle la loi du fusil de Tchekhov avec des paiements scénaristiques ultra évidents. Comme par exemple le gros poisson dino mis en scène lourdement 2 fois en préparation pour montrer qu'il va avoir un rôle après. (NoSpoilerAlert)
La réalisation, assez banale, a le mérite d'être lisible et assez efficace avec des scare jumps qui fonctionnent bien et pas d'inutiles shaky cam ou autres travellings circulaires dans les scènes d'action. On regrettera cependant l'utilisation abusive d'effets visuels numériques mais c'est l'ère du temps.
Côté musique, on ne retiendra que les thèmes originaux de saint John Williams toujours aussi géniaux, mais malheureusement peu mis en valeur au début du film avec la scène de l'arrivée dans le resort qui ne colle pas trop avec la mélodie légendaire. On aurait aimé voir des dinos sur cette musique en non des touristes en tongs (et avec Margaritas) mais tant pis.
Pour être tout à fait honnête, en tant que fan, j'ai adoré ce film qui m'a fait retourner en enfance, il a très bien marché pour moi, et c'est sans surprises qu'il bat tous les records de box office. Mais pour être encore plus honnête, et surtout un minimum objectif, le film est correct et relève un defi difficile, mais tombe malheureusement dans certains éceuils des films de grosse production du moment... But I don't care ! Tadada dah dah tadada dah dah tadadaaa dada dah daaaah !
Ps : à la fin tout le monde a fait Raptor LV2