L'excès nuit en tout

Kick-ass 2 donc où la représentation typique de cette nouvelle vague de films qui se refuse de choisir son genre. Alternant sans cesse de la comédie au drame et du drame à la comédie, Jeff Wadlow n'insuffle aucune personnalité à sa création et la laisse à sa propre dégénérescence. Avec son humours scatophile (j'ai rien contre le genre, je suis un grand fan de South Park) et jamais subtil, KA2 se perd dans ses vannes lourdingues qui font rarement mouches avant de s'engouffrer dans un abysse de premier degré malvenu. La volonté d'offrir plus, toujours plus et encore plus aussi bien de violence, de sang que de vannes fait perdre toute fraîcheur, toute sensation d'inattendue.

Dénué d'originalité et englué dans un amas de clichés pseudos subversifs, ce second épisode n'a pas d'autres raisons d'exister que de surfer sur la vague du succès de son aîné, tellement plus corrosif. Sans idées, autre que celle de filmer les scènes d'actions lors de graves crises d’épilepsies pour cacher le vide abyssal de sa mise en scène, le successeur de Vaughn s'est contenté de remplir bien sagement son cahier des charges et de déchaîner la violence de la licence sur cette bonne vieille subtilité. Enchaînant les gros plans immondes et noyant le spectateur sous une BO omniprésente (et fade), rien ne nous est épargné.