Kiki la fondatrice ! [7.6]
Kiki la petite sorcière
Kiki la petite sorcière sort des studios Ghibli après : Totoro et Le tombeau des lucioles. Place difficile...
Tiré d'une nouvelle de Eiko Kadono.
Le projet s'eloigne trop de l'ouvrage original et l'auteur entame une procedure... Il faudra toute la diplomatie de Takahata pour reconcillier la mise en place du projet.
Kiki est une sorcière de 13 ans qui décide soudain de partir de chez elle, afin de prendre son envol un soir de pleine lune.
C'est la tradition, mais les temps changent et la mère de Kiki le dit elle meme !
Mais rien n'y fera Kiki partira ce soir perfectionner son apprentissage de la magie, et devenir autonome ! Un départ qui prend vite une allure de quete initiatique, pour la jeune sorciere accompagnée de son petit chat noir Jiji. ( adorable et désopilant )
Surpris par l'orage, notre couple de voyageurs se refugie dans un train de marchandise, et se retrouvent au matin dans la ville de Korico un clin d'oeil a Stockholm par Miyazaki.
La mégapole, nous montre vite les effets pervers d'une telles concentration à taille inhumaine, le prix de la vie, méfiance des autres, et l'incrédulité, vont remettre en question le projet de Kiki de vouloir vivre à la Grande Ville.
Pourtant aidée par la Boulangère, qui se lie d'amitié, Kiki va commencer à travailler en service de messagerie !
Le titre original, Majo no Takkyûbin, signifie « le service de livraison de la sorcière »
Ainsi nous suivons le parcours de cette jolie heroine Ghibli, plus touchante qu'une Nausicaa parce que moins forte ou plus en proie au doute qui rend plus humain, ou qu'une Mei dont elle ne possede pas l'insouciance et qui à l'inverse de ses prédécesseurs, ne cesse de courrir apres le temps ! (Le nombre de fois où Kiki se sauve en criant qu'elle n a pas le temps est assez incroyable).
On sent chez elle ce double sentiment, celui d'un désir ardent d'une réalisation personnelle, professionnelle, et spirituelle, mais aussi paradoxalement une apprehention légitime de ce devenir pour une fillette de son age. Il y a donc beaucoup d'incertitude chez Kiki.
Il était donc logique que la problematique de la confiance en soi devienne majeur, dans ce metrage. L'apogée de ce theme est atteint lorsque déjà Kiki ne parvient plus à communiquer avec Jiji son petit chat et lorsqu'elle n'a plus le pouvoir de voler.
La question aussi d'une quête identitaire non pas mystique, mais purement sociale cette fois que Miyazaki n' a cessé de mettre en avant dans toute son oeuvre. A partir de Horus, toutes les oeuvres du Maitre ne seront que des quêtes initiatiques. ( identitaire, contre la malediction, ou simplement sociale et jusque Métaphysique pour Ponyo et Chihiro ! )
La perte de confiance dont fait l'objet Kiki est mise en correlation avec l'aspect tentaculaire des mégapoles, ( sa radio ne fonctionne plus ) lui meme mis en valeur par l'agressivité des corbeaux ( presque citadins ) qui attaquent Kiki.
Celle ci ne vaincra cette perte de pouvoir qu'à travers l'éclatement de ses sentiments, amoureux, quand elle sauve Tombo et fait le ménage d'urgence dans ses sentiments embrouillés.
L'ouvrage est simple mais il distille les précepts et les bases de ce qui va servir de support à toute l'élaboration d'une des plus grande fresque animée : L'oeuvre de celui qui a réinventé un style, en l'agrémentant d'une bonne dose de sagesse Shintoiste.
Animiste même et représentative de tout l'imaginaire vaste, riche, puissant, et ancré dans le culte de la mémoire de Hayao Miyazaki.
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