En fait, j'étais persuadé sans trop savoir pourquoi que Friedkin était mort. Pas au sens figuré, non non, au sens propre. Je le croyais décédé, bouffant les pissenlits par la racine ... Alors j'ai vraiment été surpris quand j'ai appris qu'il sortait un nouveau film.
J'y suis donc allé en connaissant le réalisateur, et en ayant vu l'affiche, vraiment pas mal foutue au passage, et informative sur deux des perles du casting. Emile Hirsch toujours parfait, McConaughey surprenant dans un rôle tout en ambiguité. Mais elle omet LA découverte du film : Juno Temple, qui crève l'écran en gamine "légèrement" perturbée ...
Killer Joe est un divertissement de haute volée, esthétiquement et plastiquement magnifique dans sa description d'un Sud malsain et dégueulasse. Il frise un univers, bon allez je dis le mot faute de mieux, "tarantinesque" dans certains dialogues et certains plans (ils ont osé l'ouverture du coffre en contre-plongée) ... et flirte même avec des thèmes robzombiesques dans d'autres (la famille sudiste complètement abjecte rappelle ouvertement le Devil's Rejects de l'ami Rob ...) Et c'est bien là le seul reproche que je ferais au film, celui de ne pas se positionner franchement d'un côté ou de l'autre. De ne pas rentrer franchement dans une débauche de violence ou au contraire de rester dans une approche plus mesurée, plus "mentale". Le mix des deux nuit un peu à l'ensemble à mon goût, mais le rythme du film n'en pâtit pas, et la scène finale reste jouissive à souhait.
Comme dirait Rob ... "This is the house nobody leaves"